Entreprises & Marchés

Boussaid mise tout sur le retour de la confiance

Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des finances.

Le ministre de l’Economie et des finances ne cache pas ses objectifs de relancer l’économie. Mais, selon son entourage, cette relance devrait passer avant tout sur le retour de la confiance. Confiance, des investisseurs, confiance des ménages et confiance des entreprises.

Au cours de sa première sortie médiatique, les journalistes qui étaient présents l’ont presque tous remarqué, même si la presse n’en a pas réellement parlé. En tout, l’ensemble des documents qui leur étaient remis faisaient ressortir très clairement ce terme, comme pour lui donner une place particulière dans le discours de Boussaid. La question qui se pose est de savoir quelles seront les actions que compte entreprendre le ministre des Finances pour ramener la confiance des différents agents économiques.

Pour les investisseurs, il s’agit de consolider les acquis de la politique économique menée depuis plus de dix ans, tous secteurs confondus. Selon le ministre de l’Economie et des finances, il est indéniable que la poursuite de l’édification institutionnelle de notre pays et  l’accélération du rythme des réformes structurelles, va contribuer au renforcement de la confiance à l’égard de notre économie et à la mise en place d’une plateforme appropriée aux mesures prises dans le cadre du projet de Loi de finances dans le but de stimuler la croissance, soutenir l’investissement et l’entreprise et développer les mécanismes de promotion de l’emploi».

 Dans cette optique, il s’agira de consolider l’appui à l’investissement public et  surtout l’orienter vers la poursuite de la mise à niveau des infrastructures, diversifier les  sources de croissance et améliorer les conditions susceptibles d’attirer les  investissements à travers le renforcement des stratégies sectorielles, en particulier pour les secteurs à haute valeur ajoutée et créateurs d’emplois.

Plus concrètement, il s’agit pour le Gouvernement de faciliter les procédures et améliorer les services offerts aux investisseurs, et ce notamment, «à travers d’une part, la mise en œuvre du système de création des entreprises par voie électronique et l’activation du système commun de paiement des impôts et taxes, et d’autre part, l’accélération du traitement des demandes concernant les projets d’investissement déposés aux comités  d’investissement nationaux et régionaux».

Dans le même cadre, il faut réaménager le cadre législatif, notamment la charte des investissements qu’il faudra mettre au goût du jour, afin d’améliorer le cadre incitatif pour les opérateurs économiques tant nationaux, qu’étrangers.

Le rétablissement de la confiance passe également par une mesure phare qui concerne la fin du butoir en matière de TVA. Ainsi, les services des impôts sont invités pour «accélérer les délais de paiement et de récupération de la TVA».

Les PME ne sont pas en reste, puisque pour Boussaid, l’heure est à «la facilitation de l’accès au financement, à travers la modernisation du système de garantie et la mise en place des mécanismes financiers dédiés aux entreprises en situation difficile, ainsi que la mise en place d’un système fiscal correspondant à leur capacité fiscale».

On peut donc constater que des mesures très significatives sont prises en faveur des entreprises, même si certains secteurs ne semblent pas partager le même avis. Il s’agit principalement du secteur du transport aérien et de la distribution automobile. Les compagnies aériennes sont en effet inquiètes par rapport à l’instauration de la taxe sur les billets d’avion, qui varie entre 100 et 400 dirhams. Quant aux concessionnaires automobiles, ils voient les voitures de luxe frappées d’une taxe supplémentaire allant de 5 à 20% pour celles dont le prix est supérieur, à 400.000 dirhams.

Ce dispositif fiscal qui ne cesse de changer, ne favorise pas l’instauration du climat de confiance en faveur des entreprises, confiance si chère au ministre de l’Economie et des finances. De même, pour les ménages, la décompensation qui commence cette année suscite une certaine méfiance, même si de l’avis de tous les analystes, l’impact sera presque imperceptible. 

 
Article précédent

Attijariwafa bank sensibilise ses clients sur le cadre réglementaire et les programmes d’appui

Article suivant

Marrakech capitale de l’assurance agricole