BTP

BTP : après la perfusion des crédits Oxygène et Relance, la tentation de la « Procédure de sauvegarde »

De gros nuages s’annoncent sur le ciel du secteur du BTP au Maroc.

En effet, alors que les acteurs de ce secteur déjà miné par des délais de paiement horriblement longs et une guerre de prix sans merci sur les segments à moindre valeur ajoutée (construction, VRD…) sont toujours en train de numéroter les abattis causés par la crise du Covid-19 et l’arrêt corrélatif de la quasi-totalité des chantiers à travers le pays pendant presque trois mois, plusieurs d’entre eux n’envisagent plus l’avenir avec sérénité d’autant plus que la visibilité sur les projets à venir et les canaux d’alimentation des carnets de commandes est à son plus bas historique. Et cela touche aussi bien les entreprises de construction, les bureaux d’étude, les vendeurs et loueurs du matériel de Travaux Publics que les cabinets d’architecte et de Project Management et assistance à maîtrise d’ouvrage.

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Aussi, après le gel des recrutements et la réduction massive des effectifs (notamment en mettant fin aux contrats de travail dit de « chantier »), place désormais aux mesures collectives de traitement des difficultés à commencer par la procédure de sauvegarde introduite il y a deux ans par la révision du Livre 5 du Code de commerce et qui vise à traiter les difficultés bien en amont de la case du redressement judiciaire qui aboutit, hélas, au Maroc pour près de trois cas sur quatre à une liquidation. Pire encore, la crise actuelle a même accéléré le process de décomposition financière de certains opérateurs déjà en proie à de graves difficultés. On en cite deux cas. Celui de Betom Ingénierie Maroc (BIM), le bureau d’études créé au Maroc en 2008 par le groupe français Betom et qui s’était hissé au milieu de la décennie précédente parmi les bureaux d’étude privés au Maroc qui comptent (derrière le trio public CID, Novec et Jacobs) avec un chiffre d’affaires dépassant les 20 millions de dirhams. La maison mère française devrait présenter incessamment un plan relance au tribunal de commerce de Rabat pour essayer de préserver la pérennité de sa première filiale à l’international placée aujourd’hui en procédure de sauvegarde. L’autre exemple est celui de l’entreprise de travaux Thermodarias , qui a été carrément mise récemment en liquidation judiciaire après quatre années de redressement judiciaire n’ayant point abouti. 

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