Blog de Jamal Berraoui

C’est compliqué ! par ( Jamal Berraoui )

Il n’y a pas un seul état au monde qui puisse afficher la moindre sympathie vers « Daïch » mais que faire ? Barack Obama veut une alliance internationale autour de forces régionales. Les Peshmergas Kurdes reçoivent des armes de l’Allemagne, de l’Australie en plus de celles fournies par les USA. Ils ont enregistré quelques succès, mais ils n’ont aucun intérêt stratégique à aller plus loin. Ils ont libéré « tout le territoire qu’ils considèrent kurde, l’ont sécurisé et s’apprêtent à déclarer leur indépendance unilatéralement, ce que la Turquie refuse. 

Or la Turquie est justement l’une des rares forces régionales qui est encore debout. Parce que la loi Turque permet au gouvernement d’imposer un embargo total sur les questions de sécurité, on a oublié que « Daïch » occupe le consulat turc à Mossoul et qu’il y détient 50 otages. Il est difficile pour Erdogan de mettre leur vie en danger en participant à une alliance internationale. Pire, si les drones américains veulent viser la tête de Daïch, c’est le consulat qu’il faut frapper, puisque « le Calife » y vit ! 

En Syrie, frapper « Daïch » c’est objectivement renforcer les chances de Bachar de sortir vainqueur. Plus aucune chancellerie, plus aucun service ne croit que l’Armée syrienne libre, même aidée par les frappes pourra se débarrasser des Jihadistes et continuer la lutte. 

Enfin, en Irak et en Syrie, il ne s’agit pas de camps d’entraînement isolés, mais de territoires habités. Tout bombardement aura son lot de civils tués. A partir d’un certain nombre cela deviendra insupportable aux populations, qui comptent pour du beurre en ce moment, mais aussi à l’opinion publique internationale. 

Les hésitations affichées ont donc des raisons objectives. Ne parlons pas de l’Egypte qui n’a aucun moyen de s’engager sur ce front au regard de sa situation interne, de la Jordanie trop fragile, ou du Koweït qui ne peut fournir que de l’argent. 

L’autre élément d’appréciation c’est que la nouvelle guerre contre le terrorisme, celle-ci étant plus justifiée que la première, prend des allures très particulières. Les Occidentaux sont clairs, ils veulent bien fournir les armes et la couverture aériennes mais la chair à canon  doit être locale. En Afrique, c’est déjà le cas, en Libye, c’est ce qu’ils proposent et contre Daïch, c’est le sens de l’appel d’Obama. Son « international » anti-terrorisme aura du mal à se mettre en place. La barbarie est en train de s’étendre profitant du chaos créé par la guerre d’Irak et la déconfiture des Etat-Nations que l’Europe a fabriqués après la chute de l’Empire ottoman. L’histoire de cette région du monde est liée à la première guerre mondiale.

 
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