De 1976 à 2019 où en est-on ? D’une ambition à l’autre…
L’article de la semaine dernière (Challenge n° 697 du 17 au 23 mai 2019) consacré à la Coupe d’Afrique des Nations 1976, tout en ravivant des souvenirs, qui pour les plus jeunes ont été autant de découvertes, a obtenu un très gros succès auprès des lecteurs. C’est normal, la nostalgie est là et l’attente d’un deuxième trophée en CAN est d’une cuisante actualité.
Depuis 1976, on attend les successeurs de la bande à Faras, aucune autre génération, que ce soit celle d’Anafal, Boussati ou encore de Naybet, Bassir et encore moins celle des Hajji, Chamakh n’aura pu inscrire son nom au palmarès de la CAN. Il y a eu tout juste une 2ème place pour Tunisie 2004 et une médaille de bronze en 1980 au Nigéria avec le regretté Limane et son équipe de jeunots où Khalid Labied a été le meilleur buteur de l’édition.
En 1988, malgré une CAN organisée à Casablanca, l’équipe de Faria avec les Krimou, Bouderbala, Timoumi, Haddaoui n’aura pu s’imposer.
Alors la question peut se poser, au-delà des qualités techniques de chaque génération de joueurs, que faut-il pour gagner une CAN ?
« Depuis 1976, on attend les successeurs de la bande à Faras »
L’actuel président de la FRMF, Fouzi Lekjaa a longuement réfléchi à l’équation ; elle est compliquée mais, ambitieux comme jamais, il en a conclu qu’il était temps de remédier à cette anomalie et il a lancé la campagne de mobilisation : «Tous pour la victoire en 2019 !» Plan de bataille pris au mot par l’ensemble des médias marocains qui rêvent – c’est logique – d’une consécration cairote en juillet prochain.
Il est permis à tous de rêver, les Egyptiens ne sont pas en reste, ni même les Sénégalais, sans oublier ni Tunisiens ni Algériens, et encore moins Camerounais et Nigérians. Cela fait du monde qui se bouscule pour l’honneur suprême.
Ce ne sera donc pas facile et Renard a absolument le droit et le devoir de tempérer les enthousiasmes et de juguler les ardeurs pour n’être prêt qu’au jour «J». Pour l’instant, on ne peut faire que des pronostics et donc se perdre en conjonctures.
Cependant, plus que le potentiel, réel, de l’actuelle génération des Lions de l’Atlas dont les joueurs se sont illustrés dans, à peu près, tous les championnats du globe, il y a un atout considérable pour 2019.
Cet atout, cette valeur ajoutée, c’est Fouzi Lekjaa, un président qui semble avoir tout compris au football africain… Comme l’avait fait Mehdi Belmejdoub en 76.
Le coup de gueule, bien senti que Lekjaa a envoyé à ceux qui ont mis en doute les résultats des clubs marocains dans les compétitions, a été reçu cinq sur cinq et tous les contradicteurs se le sont tenus pour dit.
Voilà pour les relations extérieures et leur communication idoine. Là, Lekjaa peut revendiquer un « 10 sur 10 » ; il a tout bon, il a tout juste.
Reste maintenant à gérer les enthousiasmes à l’intérieur du pays. Surtout que la préparation pour la CAN risque d’être perturbée par les clubs locaux qui s’entredéchirent en cette fin de saison (voir les points sur les «i» par ailleurs).
Renard, de son côté, a assez de carrure et d’expérience pour ne pas perdre son sang froid dans ces jours décisifs.
A mesure que la CAN approche, il va falloir être fort et solidaire.
Et cela concerne tous les partenaires du football national.
Tous. Et pas seulement Lekjaa et Renard.
Il ne s’agit pas de perdre la CAN, de gaspiller du moins nos chances de l’emporter, avant même que celle-ci ne commence.
NB : La victoire (1-0) de la RS Berkane obtenue à la toute dernière seconde, dimanche soir face au Zamalek (Egypte) est très importante.
Certes elle doit être confirmée en match retour en Alexandrie. Mais c’est déjà, un joli coup réussi.