Déchets : Elec’Recyclage engloutit tout à Tanger Med
Dans son élan d’internationalisation, le groupe Elec’Recyclage s’installe au Maroc après une première expérience réussie en Tunisie. Après deux mois d’activité seulement, les fournisseurs ne manquent pas à l’appel.
Le secteur de la gestion des déchets s’est enrichi par l’arrivée d’un nouvel opérateur. Il s’agit du groupe français Elec’Recyclage présent en France, en Tunisie et aux Etats-Unis. Ce dernier a investi pas moins de 33 millions de dirhams. La filiale marocaine s’est établie à la zone franche Tanger Free Zone. Cet emplacement n’est pas anodin. «Autour de nous, il y a tous les industriels qui opèrent dans les segments de marché visés», explique John Milot, directeur général d’Elec’Recyclage. En fait, la stratégie industrielle de zonage adoptée par le Maroc entraîne une réorganisation des espaces de production industrielle. Ce qui génère inévitablement une quantité considérable de déchets concentrée dans une région donnée. Et à première vue, Elec’Recyclage n’a pas regretté son choix.
Une chiffre d’affaires Maroc de 16,5 MDH
Deux mois seulement après son démarrage, la société compte déjà un fournisseur de taille. Il s’agit de GMD Tanger SA, sous-traitant de Renault, basé également à TFZ et spécialisé dans la transformation de la tôle par découpage-emboutissage et la fabrication de pièces-plastiques. «Nous gérons tous leurs déchets, dont les plus gros qui sont de nature ferreux atteignent les 10 tonnes/jour», explique John Milot. Et d’ajouter, «nous visons à travailler avec les grands groupes comme Yazaki, Lear, AWCM, Cofica et autres… Pour accéder à ces groupes-là, il faut faire jouer la proximité». Toutefois, l’objectif du nouvel entrant n’est pas de rester confiné dans la région du nord, mais bien de se développer sur tout le territoire national en se concentrant sur les zones industrielles. Prochaine étape, Kénitra et plus précisément Atlantic Free Zone où Elec’Recyclage compte mettre en place un autre site à l’horizon 2016-2017.
Quid des clients ?
Il faut dire qu’Elec’Recyclage ne se lance pas dans un marché vierge puisque la concurrence existe bel est bien dans ce domaine. Toutefois, ils affirment avoir une différenciation de taille. «Il n’y avait pas auparavant une offre intégrée et globale qui existe dans la gestion des déchets». En effet, la filiale marocaine propose une offre globale qui va du conseil à la valorisation en passant par la collecte et le tri. En plus, elle couvre une large palette de déchets : électroniques, ferreux, non ferreux, plastiques, cartons, papiers et bois. De cette manière, les industriels n’auront plus qu’un seul interlocuteur pour tous leurs déchets. Mais la question est de savoir qu’une fois valorisée, où va la production. Les fournisseurs sont-ils eux mêmes clients ? «Nous avons un statut d’exportateur. Donc nous exportons toute notre production», avance le directeur général du groupe Elec’Recyclage. Ce dernier explique que son groupe réalise des économies d’échelle avec ses clients en cumulant les effets volume de tous leurs sites. L’idée du groupe est de capitaliser sur le volume pour négocier de meilleures conditions et être le plus compétitif possible. Le groupe français opère essentiellement avec des clients européens mais aussi asiatiques. Elec’Recyclage espère terminer l’année 2012 avec un chiffre d’affaires estimé à 16,5 millions de dirhams. «D’ici 5 ans,nous visons pour ce site plus de 110 millions de dirhams de chiffre d’affaires», lance John Milot. C’est dire que le marché du recyclage est vraiment porteur. Surtout si l’on sait que la tendance va vers une véritable raréfaction des matières premières.