Déchets urbains : TECMED passe sous giron chinois
Après avoir pris pied timidement dans le marché marocain en effervescence des énergies renouvelables au Maroc (principalement pour l’instant dans les installations photovoltaiques), les chinois avancent leur pion dans l’autre secteur de l’économie verte, à savoir la collecte et le traitement des déchets. En effet, la société marocaine Tecmed, spécialisée dans la collecte de déchets ménagers et industriels, filiale du conglomérat espagnol ACS, vient de passer sous le giron du groupe Ying Zhan Investment Limited basé à Hong Kong. Ce dernier, a déboursé une somme de 1,2 milliard d’euros (plus de 13 milliards de DH) avec un complément potentiel de 200 millions d’euros (2,2 milliards de DH) pour le rachat de l’intégralité du capital d’URBASER, bras armé d’ACS dans les métiers liés à l’environnement et maison mère directe de Tecmed.
Le repreneur chinois met, ainsi, la main sur le leader de la collecte de déchets ménagers en Espagne avec 40 % de parts de marché (17,5 millions d’espagnols concernés par les services d’Urnaser) mais également les activités à l’international dont la France, le Royaume Uni, l’Italie, le Portugal et le Maroc (seul pays africain d’implantation d’Urbaser). Pour sa part, le groupe ACS qui ne s’est jamais totalement remis de l’effondrement du marché de l’immobilier espagnol en 2008, réalise une rentrée de cash providentielle qui lui permet de réduire son endettement « himalayesque » assez décrié, d’ailleurs, par les agences de notation.
Rappelons que la perte en 2014 (entre autres revers) de ses deux principaux contrats de collecte de déchets au Maroc (avec les villes de Casablanca et Tanger) avait projeté Tecmed dans une situation financière assez délicate. Aussi, après avoir atteint plus de 6.000 employés et une position de leader incontesté sur le marché marocain de la collecte des déchets, son périmètre est réduit à la seule ville de Meknès, ainsi que d’autres petites cités. Le changement d’actionnaires à la tête de sa maison mère changera-t-il quelque chose à cette perte de vitesse ? Affaire à suivre