Pandémie

Dépistage du coronavirus : tests PCR et tests sérologiques, quelles différences ?

À l’heure où le Maroc multiplie les tests parmi les employés des entreprises privées, des unités industrielles et commerciales, du transport, des marchés de gros de poissons, des abattoirs, … pour sortir du confinement, deux méthodes de test du nouveau coronavirus existent : la PCR et la sérologie. Quelles sont leurs performances et surtout quand y avoir recours ?

Les autorités sanitaires publiques multiplient les tests parmi les employés des unités industrielles et commerciales, du transport, des marchés de gros de poissons, de fruits et légumes, des abattoirs, stations d’essence… Selon le ministre de l’Intérieur, pas moins de 115.000 employés d’unités commerciales et industrielles ont été testés au 1er juin 2020. La  Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), de son côté et sous hautes instructions royales, a lancé une très large campagne de dépistage de la Covid-19 auprès des employés du secteur privé. Selon le patronat, le tarif des tests sera au prix coûtant. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Deux méthodes de tests sont possibles : la PCR et la sérologie. Samedi 6 juin, l’Hôpital Universitaire International Cheikh Khalifa et le Laboratoire National de Référence relevant de l’Université Mohammed VI des Sciences de la Santé, ont annoncé, dans un communiqué, mettre à la disposition des entreprises, souhaitant procéder au dépistage de masse de leurs collaborateurs, leurs équipes et leur savoir-faire pour les accompagner dans cette démarche. « Les entreprises intéressées peuvent bénéficier d’un panel complet de tests de dépistage Covid-19, comprenant le diagnostic de référence par PCR ainsi que la sérologie à titre complémentaire », indique l’hôpital qui fait savoir qu’il a été décidé «d’appliquer une tarification unique et transparente à prix coûtant pour les tests de dépistage» : 500 DH par test PCR et  par collaborateur, 100 DH par test sérologique et par collaborateur.

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Selon les biologistes,les tests virologiques recherchent directement la présence du virus SARS-CoV-2. « Grâce à la technique de RT-PCR, ils détectent le matériel génétique du virus (son ARN). Ce sont les tests à pratiquer en premier pour faire le diagnostic : ils permettent de confirmer qu’une personne est infectée par le SARS-CoV-2 », expliquent-ils.  En pratique, il faut le faire, selon eux, par un prélèvement, de préférence dans la zone nasopharyngée : un écouvillon (une sorte de grand coton-tige) est introduit dans le nez jusqu’au pharynx pour récupérer du mucus qui sera ensuite analysé. « Cette opération, très désagréable il faut reconnaître, est également délicate. Si l’écouvillon n’est pas introduit suffisamment profondément, le risque est de ne pas récupérer de particules virales, plutôt tapies au fond de la gorge», préviennent-ils. Qui des tests sérologiques ? D’après les biologistes, les tests sérologiques  recherchent les anticorps, des molécules biologiques produites par le système immunitaire pour se défendre contre le SARS-CoV-2. C’est donc une détection indirecte du virus. « Ces anticorps, principalement les IgG et IgM, apparaissent dans le sang (le sérum) 1 à 2 semaines après le début des symptômes.  « Ils ne peuvent donc pas servir à un diagnostic précoce du nouveau coronavirus. Mais ils peuvent servir pour un diagnostic tardif. Ils sont indiqués lorsqu’il est trop tard pour faire un test RT-PCR, par exemple parce que la personne est prise en charge par le système de santé plus de 2 semaines après le début des symptômes », affirment-ils.

Autre usage recommandé : le test sérologique doit être pratiqué quand les tests PCR sont négatifs alors que les symptômes cliniques ou les données du scanner font fortement soupçonner une Covid-19. Il peut aussi être utilisé chez des personnes pour qui le risque d’être infecté ou de l’avoir été est important comme les professionnels soignants.  Outre cet intérêt diagnostique, les tests sérologiques offrent un grand intérêt en santé épidémiologique. « Les anticorps IgG restant présents dans le sang au moins 7 semaines, ils permettent de dire si une personne a été infectée. Cette information est importante au niveau de la population pour comprendre la dynamique de l’épidémie, mieux cerner comment elle se transmet à l’échelle d’une région par exemple et évaluer l’immunité collective », ajoutent-ils.  D’apparition plus récente que les tests PCR, les tests sérologiques sont encore en cours de développement pour certains, d’évaluation et de validation officielle.

 
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