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Développement durable: 300 projets pour changer le visage de Zagora

Zagora veut se donner une nouvelle vie.

Le nouveau gouverneur de Zagora a beaucoup d’ambition pour la province. Son objectif est de la sortir de la pauvreté et de l’enclavement en mettant en place une vision stratégique globale ambitieuse.

C ’est devant une salle comble, marquée quand même par l’absence des officiels de la région Souss-Massa-Darâa, que le gouverneur de Zagora, Abdelghani Samoudi, a présenté sa vision stratégique pour le développement de la province à l’horizon 2020. Il s’agit d’une vision globale et intégrée qui vise essentiellement à «désenclaver la province, pérenniser la ressource hydrique, développer la ressource solaire, poursuivre le programme de développement humain et promouvoir l’identité d’éco-territoire  de la Province», explique le gouverneur. Au total, la vision compte 18 axes stratégiques, 211 objectifs et plus de 300 projets et actions dans les domaines du tourisme, artisanat, agriculture, développement humain, infrastructure,… . La volonté des autorités de la province pour la sortir de la précarité dans laquelle elle baigne est claire. Cependant, l’on serait tenté de se demander comment cette stratégie pourra être actionnée, car ce que proposent le gouverneur et ses équipes est tout simplement énorme. Le financement de cette vision est le plus grand défi qui attend Abdelghani Samoudi. Toutefois, ce dernier rassure. «Il y a 77 projets qui sont déjà en cours de réalisation avec une enveloppe budgétaire de 925 millions de dirhams», explique-t-il. Il poursuit, «nous avons 258 projets programmés pour un investissement global de 955 millions de dirhams». Si cette vision se concrétise, elle changera totalement la province de Zagora.

Zagora veut sa ligne aérienne
Il est évident que la province dispose d’importants atouts qui lui permettent de se positionner comme un acteur majeur de la région. Mais les défis sont tout autant nombreux que les atouts. En matière de tourisme, Zagora a tout pour devenir une destination phare dans le sud. Elle dispose d’une palmeraie de 200 km au niveau de la vallée de Drâa, des dunes de sable de la région de M’Hamid, Tinfou, Tazarine, Nbich et Shagaga, des Kasbahs et Ksours, des gorges de Drâa,Saghro et de Bab Ben Ali, …. La province compte 62 unités d’hébergement classées. Mais y accéder relève du parcours du combattant. Ceux qui ont les moyens, peuvent toujours emprunter la ligne aérienne Casablanca-Ouarzazate et poursuivre la route via le réseau national pour atteindre Zagora en deux heures et demi.
Tous les autres n’ont qu’à patienter durant les sept heures voire plus, que prendra le trajet en voiture ou en autocar. Sachant que le réseau routier qui mène à la ville à partir d’Agadir est quasiment impraticable, en raison de son très mauvais état. Alors que celui qui passe par Ouarzazate est praticable mais dangereux, car il passe par le fameux col de Tichka. Pour contrer cette situation et devenir plus accessible pour les touristes et investisseurs, «Zagora veut sa ligne aérienne», déclare Zakaria Hammouchi,  représentant du ministère du Tourisme dans la province. Et d’ajouter, «nous avons un aéroport, inauguré par SM le Roi, qui dispose de l’une des meilleures pistes au Maroc mais qui a été fermé ». L’aérodrome de Zagora a servi, pendant presque un an grâce à l’accord signé en juin 2010, entre la compagnie aérienne nationale, le Conseil régional de Souss Massa Drâa, les conseils provinciaux d’Ouarzazate et de Zagora. Et puis, la ligne s’est interrompue. Selon les explications reçues, la ligne n’est pas rentable et il n’y a pas assez de voyageurs à destination de Zagora. Contacté à ce sujet, la RAM s’explique. «La ligne de Zagora a été supprimée, comme d’autres, car elle était déficitaire conformément au contrat-programme, signé entre la RAM et l’État. Le taux de remplissage est extrêmement bas, sa moyenne est en dessous des 18% sur l’année». Chose que réfutent les responsables de la province qui estiment que l’erreur commise était de relier Zagora à Agadir et Ouarzazate, au lieu de la relier directement à Casablanca. Sans oublier qu’il n’y a pas lieu de parler de rentabilité, quand la ligne est subventionnée comme c’est le cas pour Zagora. Sur ce point, la RAM précise que la dite subvention n’a toujours pas été versée. Elle est bloquée au niveau de la direction générale des collectivités locales, par laquelle elle doit transiter avant d’arriver aux caisses de la RAM. «Dans ces conditions, nous ne pouvions pas maintenir la ligne», explique-t-on auprès de la RAM. C’est un véritable blocage que vit cet aéroport. Les instances de la province ne baissent pas les bras et frappent à toutes les portes pour que leur aéroport profite au grand public, car il n’y a que les avions privés et militaires qui en bénéficient pour le moment. Mais aussi, parce que le désenclavement de la région passe aussi par l’ouverture de cet aéroport qui permettra d’ouvrir la province sur le monde extérieur.

 

Le chiffre
925 MDH
 C’est l’enveloppe budgétaire engagée dans les 77 projets en cours de réalisation.

 
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