La disruption, menace ou opportunité pour les assureurs ?
Avec pas moins de 1000 participants de toutes nationalités représentant 26 pays africains, cette 5ème édition du Rendez-vous de Casablanca de l’Assurance a battu son plein. Placée sous le thème «Disruption en assurance : explorer, innover, se réinventer», cette édition met la Tanzanie à l’honneur.
Accroché au fond de scène, un immense visage parlant a annoncé la couleur : la disruption s’est glissée même dans le décor. Le choix du thème commençait alors à prendre tout son sens. L’élément disruptif appelé « beauty visage», par les organisateurs, a d’emblée pris part au discours d’ouverture pour expliquer à l’audience la notion de disruption. Ainsi, initialement péjoratif, le terme disruptif marque une rupture ou une perturbation qui vient bouleverser un quotidien bien huilé. Loin de sa définition première, l’objectif de cet évènement est justement de démontrer que cette fracture est désormais une opportunité pour les entreprises qui se trouvent dans l’obligation de casser leurs codes et innover. Cela, est d’autant plus vrai pour les assurances qui opèrent dans un environnement en pleine mutation et qui ont affaire à des utilisateurs de plus en plus connectés : «cette nouvelle planète digitale est impitoyable et si nous n’occupons pas cette place tous les jours, si nous négligeons ce temps «relationnel» avec nos clients, d’autres l’occuperont à notre place», soutient Mohamed Hassan Bensalah, Président de la Fédération Marocaine des Sociétés d’Assurances et de Réassurance (FMSAR).
Pour parler de ces nouveaux modes de fonctionnement, des intervenants de haut rang ont pris part à l’évènement parmi lesquels, pour la 1ère fois au Maroc, Inga BEALE, Présidente des Lloyd’s, et Toyonari SASAKI, vice- président de l’Association Japonaise des assureurs Vie. Aussi, il a été question de débats autour de l’open innovation dans l’assurance et de l’usage potentiel des technologies innovantes telles que l’Intelligence Artificielle, la Blockchain, l’Internet des Objets ou le Big Data pour créer de la valeur et améliorer l’expérience-client.
L’évènement est aussi une occasion pour mettre à l’honneur les startups marocaines. Avec le soutien de la Fédération des Technologies de l’Information, de la Communication et de l’Offshoring (APEBI), des espaces de networking ont été mis à leur disposition pour exposer leurs idées innovantes et créer les partenariats de demain.
Ils ont dit
Mohamed Hassan Bensalah, Président de la Fédération Marocaine des Sociétés d’Assurances et de Réassurance (FMSAR) : « Le monde évolue et se transforme à grande vitesse, porté par des technologies qui envahissent de plus en plus notre quotidien. Les Innovations de rupture deviennent multiples et sans limites. Étant donné que l’assurance est au centre de la sécurité des individus et des biens, nous subissons directement toutes les évolutions et les transformations que peut connaitre la matière assurable. C’est le cas de l’évolution de nos véhicules vers des Voitures Autonomes, des Objets Connectés qui nous imposent à revoir nos couvertures et nos modèles de tarification, ou encore le cas de la médecine qui évolue au rythme des découvertes scientifiques et des nanotechnologies faisant que l’assurance santé et l’assistance aux personnes ne seront plus guidées par les mêmes logiques. »
Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des Finances : «La première transformation qui vient naturellement à l’esprit est la transformation technologique qui génère des risques en bousculant l’organisation classique des marchés financiers et leur business model mais aussi, et paradoxalement, ouvre de nouvelles opportunités. Finalement, ce n’est pas si paradoxal que cela puisque risques et opportunités vont toujours de pair… Nous devons ensemble, réfléchir aux meilleurs moyens pour tirer profit des possibilités qu’offre la révolution digitale en matière d’assurance inclusive».