Les chroniques de Jamal BerraouiPandémie

Et on en reprend pour un mois

C’était attendu, c’est enfin officiel, le confinement va durer jusqu’au 20 mai. C’était attendu parce que nous ne sommes qu’au stade 3, et qu’en multipliant les tests, nous aurons fatalement plus de cas de contamination, plus d’accès à la réanimation et donc plus de décès. Les chiffres s’accélèrent déjà et il faut espérer, c’est cynique mais c’est scientifique, que nous atteindrons le pic rapidement, que la période « plateau » c’est-à-dire où les statistiques se stabilisent ne durent pas longtemps et que la décrue soit entamée avant le 20 mai. Il faut l’espérer, espérons-le !

Parce que les discours sur la discipline ont leurs limites. L’Etat a répondu aux impératifs de survie économique des gens mais pas aux aspirations naturelles des humains que nous sommes. Humer l’odeur de l’herbe rafraîchie par la brise du matin, respirer l’air marin ou des montagnes, regarder, sans les harceler, les corps de jolies femmes ou de beaux mecs dans le sens inverse, c’est une partie de notre humanité. Cette prison sans jugement est nécessaire, cela ne la rend pas nécessairement plus supportable.

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Nous allons entrer dans le mois des privations par excellence, le Ramadan. La culture marocaine avait trouvé une vie nocturne, veillées religieuses, réunions familiales, jeux de cartes, avec ou sans enjeux. En principe c’est interdit. Que cela puisse exaspérer certains, surtout les plus jeunes, je peux l’envisager et même le comprendre.

Mais il y a pire. Rien ne garantit qu’après l’Aïd nous retrouverons nos libertés. Il faudra y aller doucement pour éviter une deuxième vague trop violente, qui mettrait sous tension le système sanitaire, parce que le virus ne disparaitra pas, il restera tapi, attendant une brèche ouverte par nos manques de précautions pour réagir.

Le déconfinement sera plus complexe à gérer que le confinement. Il faudra le réussir impérativement. Si en octobre on nous demande de revenir at-home, je vous préviens, cela sera sans moi. Je vous ai fait un prix d’ami, de citoyen responsable. Mais au-delà de deux mois, il faut être chinois pour l’accepter.

 
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