Ford nous ouvre sa méga usine de Valence
Le constructeur américain nous a invités en Espagne pour visiter son usine de Valence, l’une de ses plus importantes installations d’Europe.
Visiter une usine automobile est une occasion à ne pas rater. Surtout lorsqu’il s’agit de la première fois. Ford nous a ainsi conviés à un voyage de presse de deux trois jours (du 03 au 05 décembre 2018) qui nous a emmenés de Casablanca à Tanger, puis Valence via Madrid.
L’écosystème local
Premier arrêt, la Tangier Free Zone, la zone franche de la perle du détroit, qui s’étend sur 400 ha et qui regroupe des entreprises de plusieurs secteurs d’activités. Parmi eux, deux fournisseurs de Ford : Lear et Te Connectivity.
La société américaine spécialisée dans la fabrication et la distribution d’équipements intérieurs automobiles dispose de 13 usines au Maroc, dont 9 uniquement à Tanger. Lear y fabrique les câbles, les sièges, les coiffes de siège, des systèmes électriques… L’entreprise fondée à Detroit en 1917 compte plusieurs clients du secteur automobile, dont Ford qui représente 18% de son chiffre d’affaires. La production des usines marocaines de Lear sont directement expédiés en Europe, dont l’usine du constructeur américain à Valence. En 2019, sa manufacture de Kénitra démarrera son activité et va fournir l’usine d’un autre constructeur. Dans les deux usines de Lear à la Tangier Free Zone, Lear Wiring (faisceaux de câbles) et Lear Seats (coiffes automobiles), nous avons constaté à quel point l’entreprise américaine veillait à délivrer des produits aux normes. Ce processus démarre depuis la réception des matières première où la marchandise est minutieusement inspectée. Ensuite, des contrôles sont effectués à chaque étape pour garantir que le client reçoive des produits de qualité. Lear veille aussi à émuler ses collaborateurs en leur offrant des récompenses financières contre leurs idées.
Après Lear, nous nous sommes dirigés vers le siège de Te Connectivity, entreprise suisso-américaine de composants électroniques de haute précision, de solutions réseaux, de systèmes de télécommunication sous-marins, de systèmes sans fil et spécifiques. Ici, plus de personnel de product engineering R&D, supply chain planning et customer service. Il y a même tout un étage qui leur est dédié. Au début, nous nous sommes crus dans un centre d’appel vu la disposition de l’espace : un open space doté de rangées d’ordinateurs tous reliés à des casques. Sauf que les collaborateurs de TE Connectivity ne sont pas, contrairement au centre d’appel, fixés devant leurs pc. La société conçoit, fabrique et commercialise dans son usine tangéroise des produits dans de nombreux domaines industriels, dont l’automobile. TE Connectivity a démarré son activité au Maroc en 2011 avec un centre de distribution. 4 ans après, en 2015, elle a donné le coup d’envoi de son usine qui fabrique les connecteurs de câblage auto, à ne pas confondre avec les faisceaux de câbles de Lear puisque leur technologie est plus compliquée. Et puis en 2018, Te Connectivity a lancé sa deuxième usine, cette fois à Tanger Automotive City.
L’usine de Valence
Le lendemain, mardi 04 décembre 2018, nous avons pris l’avion pour Madrid puis Valence. Mercredi matin, nous nous sommes dirigés vers la méga usine de Ford. Bâtie en 1974 sur 2.700.000 m², soit la superficie de 30 terrains de football, l’installation traite entre 3 500 et 4 000 pièces de voiture et 22.000 références par jour.
Pour faire le tour de cet énorme complexe industriel, Pepe Pérez, chargé de la Communication de Ford Espagne, nous invite à prendre un petit train, qui ressemble à s’y méprendre au petit train de Agadir. Pratique pour la visite de la plus grande usine Ford en Europe, peut-être même dans le monde à en croire notre guide.
C’est parti donc pour ce tour du propriétaire. Au fur et à mesure de la visite, nous avions l’impression d’être dans une fourmilière. Les 7 500 ouvriers des différents ateliers nécessaires à produire une voiture (assemblage de moteur, carrosserie, emboutissage, peinture, warehouse…) s’attèlent dans un silence d’église à leur tâche. Seul le bruit des machines (2 500 robots et 12 cobots-robot destiné à interagir physiquement avec des humains dans un espace de travail partagé) rompt ce silence d’église.
C’est dire l’énorme travail accompli chaque jour dans cette usine valencienne qui produit 5 modèles à savoir Kuga, Transit, Tourneo Connect, Mondeo (dont la version hybride 5 ports) et S Max Galaxy : 470.000 unités construites en 2017, 200.000 T d’acier/an (soit l’équivalent de 7 tour Eiffel) et une consommation d’électricité/an équivalente à une ville de 50.000 personnes.
Niveau production, 96% de ce que sort de l’usine de Valence, reliée directement par ses fournisseurs via un tunnel, est destiné à l’export. L’installation exporte également des pièces de rechange pour le Portugal, et l’Afrique du Nord, en plus de fournir le marché local.
Et si ce n’était pas suffisant pour vous donner une idée sur l’importance de l’usine de Valence pour le constructeur américain, sachez que Ford y a investi 2,3 milliards d’euros, 750 millions euros rien que pour la prochaine génération de Kuga.
Comme espéré, cette première visite d’une usine automobile a rempli toutes ses promesses. Reste donc à faire un tour dans les usines de Derborn et San Jose aux États-Unis, une des 5 installations qui assemblent le modèle de rêve de Ford : la Mustang.