Blog de Jamal Berraoui

Ils sont fous

Le congrès de l’USFP continue à susciter des commentaires, la personnalité de Driss Lachgar n’étant pas la seule explication de cet intérêt. Le congrès a effectivement connu dans sa préparation des heurts, des manœuvres, des contestations. La politique a été le grand absent de ce congrès, qui devait constituer un tournant dans la vie du parti. Ce sont des faits, auxquels on peut ajouter au passif de l’USFP, l’indigne comportement des chefaillons avides de récompenses organisationnelles en contrepartie de leurs suffrages. Par ailleurs, le vote en lui-même, le débat entre les candidats ont été propres. On aurait pu capitaliser là-dessus. Ce n’est pas de l’avis de Zaïdi. Déjà, alors que le scrutin pour le deuxième tour n’était pas terminé, ses lieutenants menaçaient de tenir une conférence de presse. Selon eux, des « forces étrangères » seraient intervenues en poussant les cadors de certaines régions à rallier Lachgar. Mohamed El Yazghi et Chami sont intervenus pour arrêter ce qui aurait pu mettre le congrès en situation d’échec et l’unité du parti en péril. Le mardi d’après, dans une réunion d’évaluation de l’ancien bureau politique les deux concurrents ont joué l’apaisement. Mais mercredi, Zaïdi a publié un communiqué reprenant ses accusations. On peut affirmer que ce n’est pas la seule légitimité du nouveau premier secrétaire qui est en jeu, mais l’espoir de renouveau du parti.
Si Zaïdi présente des preuves de ce qu’il affirme, alors il faut revoir toutes les théories sur la construction démocratique, le cadenassage du jeu politique et surtout sur l’autonomie de décision de l’USFP et donc des autres partis historiques. Ce que l’on a vu au congrès, c’est que Lahbib El Malki s’est rallié à Driss Lachgar, que les soutiens de l’économiste ont largement suivi la consigne, parce que la négociation leur assurait une représentation significative au sein des instances. Oualalou a refusé de se prononcer, ses soutiens se sont éparpillés votant pour l’un ou l’autre des deux candidats, une grosse minorité votant blanc. Par pur opportunisme, certains ont changé de camp entre les deux tours sentant où va le vent. Cela n’a rien de très reluisant, mais explique les chiffres obtenus au second tour. Zaïdi avait le soutien d’une partie des députés, il a reçu celui de plus de 600 congressistes. Il pouvait négocier en force, il a choisi l’affrontement, même en insultant l’avenir. Ces attitudes participent du suicide collectif dénoncé par Abdelouahed Radi. L’USFP, comme les autres, n’a pu trouver un moyen de gérer, non pas les divergences, inaudibles pour le moment, mais des appétits, des ambitions, qui, déconnectées d’un projet commun perdent tout sens. n

 
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