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Importation: La France n’est plus le 1er fournisseur du Maroc

Avec la pression exercée sur son gouvernement par les marchés, Mariano Rajoy (au milieu), venu chercher l’appui de la France, se réjouirait certainement du bon comportement de son économie sur le marché marocain.

La crise européenne a contraint les entreprises espagnoles à devenir plus agressives et «bradent» parfois leurs prix pour relancer leurs exportations. Résultat : les Espagnols ont détrôné les Français.

S elon les dernières statistiques de l’Office des Changes portant sur les échanges commerciaux bilatéraux, les importations marocaines à partir de l’Espagne ont progressé au cours des dix premiers mois de l’année à 39,36 milliards de dirhams, contre 38,75 milliards provenant de la France. Cela signifie que pour la première fois depuis longtemps, elle détrône la France pour devenir le premier fournisseur du Maroc. En terme de parts dans le global des importations, les pourcentages restent quand même relativement très proches, 12,5% pour l’Espagne et 12,3% pour la France. Comment expliquer ce changement ? Pour Joël Sibrac, président de la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc (CFCIM), l’Espagne, au vu de la crise qu’elle connaît, est plus agressive. « Mais l’écho que nous avons eu est que le pays a exporté davantage de produits pétroliers vers le Royaume, c’est ce qui expliquerait ces chiffres ». D’autres opérateurs disent tout bas qu’en fait les entreprises espagnoles, touchées de plein fouet par cette crise économique, n’hésitent pas à brader leurs prix pour écouler le maximum de marchandises. Quelle qu’en soit la raison, les opérateurs français, eux, ne semblent pas si inquiets. «Il faut respecter la concurrence. Notre place n’est pas en danger mais elle est juste challengée», souligne Sibrac. Et Jean-Claude Bouveur, président des Conseillers du Commerce Extérieur de la France au Maroc d’ajouter : «le taux de couverture des importations par les exportations avec la France avoisine les 80% contre une moyenne globale de 48%. Par ailleurs, notons que la France reste toujours le premier investisseur au Maroc et est son premier client (NDLR : 31,8 milliards de DH de marchandises importées du Maroc contre 25,5 milliards pour l’Espagne). L’investissement est quelque chose de durable dans le temps, et c’est ce qui compte».  

La jeunesse, une priorité
En effet, les Français ont la ferme intention de se renforcer dans ce domaine et créer des partenariats d’un nouveau genre (co-localisation…).  Jean Marc Ayrault, le chef du gouvernement français, qualifie sa visite ces 12 et 13 décembre au Maroc comme «un voyage d’avenir, basé sur la jeunesse». Selon lui, les Français souhaitent soutenir les secteurs de l’éducation, la formation professionnelle, l’enseignement supérieur, la recherche…  Mais le volet purement économique n’est pas en reste puisque des conventions sont signées pour environ 300 millions d’euros dans différents secteurs. C’est le cas par exemple d’un projet d’EDF avec l’ONE pour le développement d’un parc éolien. Il est également question d’autres contrats pour la construction de la ligne à grande vitesse Tanger-Casablanca, ainsi que de conventions dans le secteur bancaire. Bref, la relation privilégiée entre les deux pays reste intacte. 

 

Le chiffre
300 millions d’euros
C’est le montant que représenterait l’ensemble des nouveaux contrats et conventions signés lors de la visite du chef de gouvernement français au Maroc.

 
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