Industrie : L’industrialisation du Maroc au cœur du débat
L’association EM Lyon Morocco, a organisé en partenariat exclusif avec la Fondation Attijariwafa bank une conférence ayant pour thème « Le Maroc peut- il se développer sans s’industrialiser ? » devant un parterre de 270 jeunes cadres. Dans un contexte mondial marqué par la désindustrialisation, le Maroc peut il se développer durablement en faisant l’impasse sur son secteur secondaire ? Tous les intervenants reconnaissent le rôle déterminant de l’industrie au moment du décollage d’une économie. C’est le seul secteur à même d’absorber une main d’œuvre nombreuse et peu qualifiée tout en générant une croissance forte. Et c’est bien pour cela que le Maroc a opté pour une politique de développement sectoriel volontariste, en mettant en place dès les années 90, la stratégie Emergence. Malgré les nombreuses critiques dont elle a fait l’objet, cette stratégie a favorisé de nouveaux métiers mondiaux générateurs d’IDE et de recettes en devises. Elle a également permis de contenir le rythme de désindustrialisation du Maroc depuis la crise de 2008.Compte tenu de cette conjoncture difficile, les banques croient- elle encore en l’industrie marocaine? « Assurément oui, et la meilleure preuve en est que le secteur bancaire a accordé à l’industrie 18% des crédits en 2012 et 19% en 2013 », précise M. Douiri, Directeur Général du groupe Attijariwafa bank. Sur la même période, le crédit immobilier a perdu 1 à 2 points, même si le crédit acquéreur continue de croître sous l’effet de la pression démographique. Dans l’industrie, les banques sont très engagées dans les grands projets nationaux, soutiennent les stratégies de développement sectoriels, financent les grands opérateurs après étude rigoureuse des dossiers d’investissement. « Nous avons même accordé à Renault une ligne en devises à des conditions plus avantageuses que sur le marché international grâce aux réserves excédentaires dont disposait le Maroc », déclare M. Douiri.