Industrie

Un autre industriel étranger de la chaussure quitte le Maroc

Le groupe ibérique Magnanni, connu pour sa marque éponyme de chaussures de luxe pour hommes, met fin à une présence de plus de 13 ans au Maroc.

En effet, ce fabricant né en Espagne en 1954 dans la petite bourgade d’Almansa (province d’Albacete) et qui a su s’imposer à l’international dans l’univers de la chaussure haut de gamme, vient de liquider sa filiale Magnanni Maroc après en avoir réduit progressivement la voilure depuis quelques années. À son apogée à la fin des années 2000, cette entité créée en 2003 avait atteint plus de 100 salariés sur son usine de chaussures à Aïn Sebaâ, devenue un temps le site principal de production du groupe Magnanni. Malheureusement, le manque de compétitivité dont souffre l’industrie du cuir en général au Maroc a fini par pousser la maison mère à mettre fin à son aventure de l’autre côté du détroit de Tanger. Il faut dire que les industriels marocains importent en moyenne 70% de la matière utilisée dans la confection de la chaussure, ce qui alourdit le coût logistique de l’ensemble de la chaîne de la production et induit une baisse de la compétitivité des acteurs locaux face aux produits des concurrents notamment asiatiques et européens. Le coupable n’est autre que l’insuffisance de la matière première locale due à la défaillance des unités marocaines de tannage en matière de délai et de qualité. Un problème qui persiste malgré l’intervention de l’État à travers les contrats de performance signés en février 2016 avec les industriels du secteur et qui tablait sur un doublement du chiffre d’affaires du secteur d’ici 2020 pour atteindre 7,5 milliards de DH. Un pari qui semble aujourd’hui des plus compromis. Le départ de Magnanni vient donc mettre en exergue pourquoi le moral des industriels de la chaussure au Maroc est toujours dans les chaussettes comme le démontrent les récentes sorties médiatiques de la Fédération des Industries du Cuir (FEDIC).

Rappelons que le groupe Magnanni, qui compte une présence commerciale dans les plus grandes capitales mondiales (Paris, New York, Hong Kong, Tokyo…), réalise un chiffre d’affaires global de plus de 40 millions d’euros (près de 440 millions de DH).

 
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