Autoroutes: Jawaz aurait pu multiplier par 8 le flot des passages aux péages
Surprise et mise sous pression après la décision de boucler 8 villes du pays à partir du dimanche 26 juillet à minuit, Autoroutes du Maroc a essayé au mieux de gérer l’exceptionnel flot de voyageurs. La société conseille fortement de se rabattre sur les cartes Jawaz pour mieux fluidifier la circulation.
Les nerfs des automobilistes ont été mis à rude épreuve après la décision des autorités de reconfiner 8 villes du pays. Prises d’assaut par tous ceux qui étaient en dehors des villes de résidence habituelle, les autoroutes du pays ont été le théâtre d’embouteillages monstres. Avec cette montée fulgurante des besoins du trafic en si peu de temps, s’est reposée la question inévitable du rôle de fluidification qu’aurait pu jouer Jawaz, produit d’abonnement aux autoroutes du Maroc, dans l’allègement de ces longues files d’attente. Selon ADM, la société gestionnaire des autoroutes du Royaume, Jawaz permet un transit par les péages 8 fois plus rapide que le paiement en espèces. Donc, une personne qui paie en espèces met autant de temps à passer le poste de péage que 8 personnes qui détiennent le Pass Jawaz. « Jawaz est sans conteste la meilleure solution permettant de fluidifier le trafic et de renforcer ainsi la sécurité et le confort des clients-usagers. Ces derniers peuvent aujourd’hui constater que les voies Jawaz, avec leur capacité d’absorption instantanée du trafic restent vides, même dans les heures de pics où les voies manuelles sont saturées ; ce qui est naturel car les voitures y passent à 20 km/h sans s’arrêter », explique Anouar Benazzouz, Directeur Général d’ADM. L’urgence des déplacements ce dimanche a ainsi démontré tout le potentiel de ce produit que ADM incite les voyageurs à adopter. D’ailleurs, le nombre de clients pour ce produit s’élève à 980.000, soit une augmentation de 400% depuis sa généralisation sur l’ensemble du réseau autoroutier en 2017. « Ce qui témoigne du fort engouement des clients-usagers à adhérer aux nouvelles technologies et confirme aussi la pertinence du projet d‘automatisation », s’en félicite le patron d’ADM.
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Étant un produit prépayé, adopter le Pass Jawaz revient à avancer des fonds à l’avance, chose que tous les automobilistes soit n’ont pas les moyens, soit ne sont pas enclins à faire. Surtout pour ceux qui empruntent de manière irrégulière les autoroutes, investir de l’argent dans un Pass Jawaz revient à avancer des fonds que l’on ne saurait consommer rapidement. Une immobilisation donc d’argent qui ne leur servirait pas vraiment. Mais à ces contraintes légitimes soulevées par les usagers, la société nationale des autoroutes du Maroc répond par une validité longue et des économies intéressantes à faire avec ce TAG. Dans le contrat proposé aux adhérents à ce service de ADM, il est mentionné que « la durée de validité du solde d’un TAG est de 24 mois, à partir de la date de son dernier rechargement ou le cas échéant de la date de sa mise à disposition. Passée cette durée de validité, le TAG n’est plus accepté dans les voies de télépéage sauf si le Titulaire a procédé aux rechargements de son TAG dans un délai supplémentaire ne dépassant pas un an, autrement le Titulaire ne peut prétendre à la récupération du solde résiduel du TAG ».
Puis, les économies. Avec un tarif de péage identique au paiement en espèces, malgré les avantages de rapidité, de sécurité et de confort qu’offre Jawaz, et un coût d’acquisition mis à la portée de toutes les bourses, les économies à faire avec Jawaz s’estiment en gain autre que pécuniaire.
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ADM cite entre autres : confort et sécurité, le passage sans arrêt à 20 km/h, une grande capacité d’absorption instantanée du trafic par rapport aux voies manuelles, le gain du temps pouvant être converti en repos dans les aires de service du réseau autoroutier, le péage automatique à distance pour éviter la manipulation d’espèces et de tickets, la possibilité d’éditer les factures de recharge, consulter le solde et l’historique des passages au niveau des gares de péage, la souplesse dans la recharge à travers les multiples canaux (sur site ou à distance). Et sur ce dernier sujet, « nous avons multiplié les canaux de recharge Jawaz en renforçant les canaux digitaux. Aujourd’hui, le client-usager peut recharger son Pass Jawaz dans les agences commerciales d’ADM qui se trouvent sur le réseau autoroutier, en villes chez les agences Tashilate & Chaabi Cash ou à distance sur www.jawaz.ma, sur les plateformes des banques partenaires (services e-banking, mobile-banking et GAB) ou encore à travers la solution Orange money », détaille Anouar Benazzouz. La société gestionnaire reconnaît qu’il existe des clients-usagers qui nourrissent encore des craintes liées à une éventuelle complexité technologique du produit, aux difficultés de familiarisation avec ce nouveau mode de paiement, à la disponibilité des canaux de distribution du produit et au coût d’acquisition et de péage. « Le passage de l’espèce au mode télépéage, nécessite un accompagnement car il s’agit d’agir sur le comportement du client-usager pour changer ses habitudes –tradition de l’espèce-. C’est un produit technologique et moderne qui nécessite de la pédagogie également de notre part », rappelle le Directeur Général.
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Un prérequis nécessaire dans le succès de Jawaz ?
Malgré ses avantages en gain de temps et de fluidité dans la circulation, sa recharge facile et les facilités que donne la digitalisation du process, Jawaz a encore une marge de progression énorme. Ceci dit, il est très courant de croiser cette situation où l’automobiliste non détenteur du Pass Jawaz en emprunte quand même la voie dédiée, souvent pour éviter les longues files d’attente du côté du paiement manuel ou parfois par méconnaissance du produit. Une situation qui a pour fâcheux résultat de reporter sur les voies Jawaz (rapides) les problèmes d’encombrement des autres voies. Comment y pallier, et enlever parfois à ceux qui jouent aux “petits malins“ ce plaisir ? Le manque de coercition, de sanction laisse-t-il libre cours à ces agissements ? De toute évidence, il faudra à un moment donné réagir pour mettre un terme à cette pratique.