Karim Lamrani, un personnage hors-pair
À l’indépendance, lors du gouvernement, Abdellah Ibrahim, le ministre de l’Économie, Abderrahim Bouabid cherchait un marocain pour prendre la tête de l’OCP. Si Mohamed Lahbabi, à l’époque, directeur de cabinet, lui propose un nom, Karim Lamrani, négociant de son état. Il va occuper le poste pendant des décennies, avec un intermède Osman, qui n’a duré que très peu.
Il a aussi été premier ministre à plusieurs reprises, chaque fois que la situation politique était bloquée et que Hassan II avait besoin d’un gouvernement d’experts.
Comme homme d’affaires, il a construit un véritable empire, largement renforcé lors de la marocanisation. Hassan II l’a nommé dans le Comité d’évaluation lors du lancement des privatisations, ce qui l’excluait en tant qu’acheteur, ouvrant la voie à un autre money maker, Othman Benjelloun qui va acquérir la CTM et surtout la BMCE.
La fortune de Karim Lamrani reste importante. Mais ni le défunt, ni sa fille Saïda, ne font dans le bling-bling, ou la communication. La discrétion est une tradition familiale.
Feu Karim Lamrani était un self made-man de génie. Il a réussi à mener de front une carrière de très haut commis de l’Etat et de businessman à succès. Ceux qui l’ont « pratiqué », disent de lui que c’est un bourreau de travail, très organisé et qui a pour premier souci le bon choix de ses collaborateurs les plus proches.
Comme pour toute la vieille école, le collaborateur devait être compétent et fiable. La confiance était le critère déterminant pour l’ancien premier ministre.
Aujourd’hui qu’il nous a quitté, à un âge respectable, il serait bon, que quelqu’un avec l’aide de la famille, lui consacre une biographie. C’est une vie exceptionnelle, d’un personnage hors-pair. Une réussite marocaine.