L’allemand Fresenius lorgne les cliniques privées au Maroc
Depuis l’entrée en vigueur de la loi 113-13 qui a libéralisé l’accès au capital des établissements de santé privés, ces derniers attirent de plus en plus les investisseurs de tous bords. Aussi, après les fonds d’investissements (tels Blue Mango Capital et Abraaj), les assureurs (tel Saham) et les exploitants étrangers (dont le français Elsan), c’est au tour du géant allemand Fresenius de jeter son dévolu sur le segment très juteux des centres privés d’hémodialyse qui connait un développement vigoureux (plus de 3 millions de Marocains souffrent d’Insuffisance Rénale Chronique). En effet, Challenge a appris que le leader mondial des produits et services destinés aux patients touchés d’insuffisance rénale vient de créer Fresenius Medical Care NC Morocco, qui a pour objectif d’atteindre, dès 2018, une demi-douzaine de centres de traitement à travers le Royaume.
Les futurs établissements marocains sous enseigne Nephro Care (division de Fresenius en charge de ce business) viendront étoffer un réseau de plus de 3500 cliniques de dialyse à travers le monde. Il faut dire que contrairement à ses concurrents directs, tels l’américain Baxter (présent indirectement au Maroc dans les produits et équipements pour néphrologie à travers son partenaire Promamec), le groupe Fresenius se distingue par un business model des plus intégrés, allant de la fabrication et la distribution d’équipements et consommables pour dialyse (dont les fameuses cartouches de bicarbonate de sodium en poudre utilisées dans les séances de traitement), jusqu’à l’exploitation de centres « captifs » d’hémodialyse.
Rappelons que Fresenius opère sur le Maroc depuis près de trente ans, dans la distribution de ses dispositifs médicaux principalement à travers Fresenius Medical Care Afrique, filiale basée à Casablanca. En 2015, ce groupe dont l’origine remonte au 19ème siècle à Frankfort, a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 27,6 milliards d’euros (près de 300 milliards de DH!), pour un bénéfice de 1,4 milliard d’euros (plus de 15 milliards de DH).