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Le BTP fait grise mine

Avec un repli de près de 13% des ventes de ciments, le secteur des matériaux de construction fait grise mine. Mais celui du BTP qui lui est fortement corrélé risque également de connaitre une année 2014 difficile. 

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n ce début d’année, les statistiques sur les ventes de ciments constituent l’unique baromètre pour le secteur des BTP. Et si l’on se fie aux dernières informations qui viennent d’être publiées par l’Association des producteurs de ciments, les nouvelles ne sont pas du tout bonne. En effet, le secteur enregistre 12,9% des ventes de ciments pour le mois de janvier 2014 à quelque 1,026 million de tonnes. C’est d’autant plus inquiétant, que le mois de janvier 2013 est nettement moins pluvieux que celui de 2014 et qu’il n’est pas non plus affecté par les deux principales fêtes religieuses qui correspondent à des arrêts de chantiers, à savoir l’Aïd El Adha et l’Aïd El Fitr.  De plus, le premier semestre de 2013 avait été marqué par une baisse de 12,6% par rapport à 2012. Ce qui laisse penser que l’histoire a plutôt tendance à se répéter.

Donc, c’est l’inquiétude au niveau du secteur du BTP qui est étroitement corrélé à celui du ciment. Visiblement, il ne s’agit pas d’un fait conjoncturel, mais plutôt d’une tendance plus profonde. En effet, on a déjà observé une très forte baisse des ventes de ciments au cours de l’année 2014.

«La consommation de ciment, baromètre clé du secteur du bâtiment et travaux publics, a clôturé l’année 2013 sur une  baisse de 6,3% en glissement annuel, avec, toutefois, une décélération continue de sa tendance baissière amorcée au  quatrième trimestre 2012», souligne la note de conjoncture que vient de publier le ministère des Finances . Cette même note ajoute qu’au titre du quatrième trimestre 2013, «les ventes de ciment ont marqué une stabilité par rapport à la même période de l’année passée, après une reprise de 3,4% au cours du troisième trimestre et des replis respectifs de 20,8% et de 4% au titre des premier et deuxième trimestres de la même année».

Si cette tendance devait se poursuivre, il est clair qu’un pan entier de l’économie en pâtirait. Or, rien n’augure un changement de tendance à court terme. En effet, le budget d’investissement des secteurs publics ne devrait pas impacter le secteur de manière significative. Au niveau du privé, la promotion immobilière connait toujours la même atonie, notamment concernant le segment du haut de gamme.

C’est dire que les 2,5% à 4% de croissance du PIB qui sont attendus pour l’année en cours, ne devraient pas venir de ce secteur pour lequel on dit s’il se porte bien, le reste du tissu économique ira à merveille.

Ces chiffres du secteur du ciment conduisent également vers une autre analyse, d’ordre microéconomique cette fois. En effet, les producteurs de ciments qui ont subi une très forte baisse de leurs marges en 2013 ne risquent pas de se redresser si la tendance se poursuit. Cette baisse ne fait qu’accentuer la surcapacité relative du secteur du ciment. Au final, Lafarge, Ciment du Maroc et Holcim et peut-être pour la première fois depuis son entrée, Ciments de l’Atlas, pourraient pâtir de la baisse.

Mais, il ne s’agit que d’une hypothèse que les mois à venir permettront de vérifier. 

 
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