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Le groupe Suez mise gros sur le Maroc

Le groupe Suez poursuit son développement dans le Royaume. A travers ses filiales Lydec et Suez R&V Maroc, le spécialiste français en aménagement urbain, gestion de l’eau et de l’assainissement, ingénierie, collecte, traitement des déchets municipaux et industriels, entend asseoir son leadership sur le marché. Son nouveau DG Bertrand Camus explique sa stratégie.  

Le groupe français Suez mise gros sur le Maroc et en fait sa base arrière pour le continent africain. C’est en clair le message principal délivré par le nouveau directeur général de Suez lors d’une récente rencontre à Casablanca. Pour Bertrand Camus, qui a pris ses nouvelles fonctions le 14 mai dernier, le Maroc est stratégique dans le développement en Afrique du groupe spécialisé dans les métiers de l’eau et de la gestion des déchets.

Force est de souligner que Suez a mis en branle une nouvelle feuille de route baptisée « Suez 2030 » qui porte les nouvelles ambitions du groupe. Il faut dire aussi que ce premier déplacement au Maroc du nouveau Directeur général n’est pas fortuit, puisqu’il intervient à quelques semaines de la publication de la shortlist des candidats sélectionnés pour la gestion de la décharge de Médiouna.

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En effet, Suez, à travers sa filiale Suez R&V Maroc, entend renforcer sa position dans le traitement des déchets municipaux sur le marché marocain. Pour ce faire, la filiale va capitaliser sur l’expertise développée à Meknès, et qui constitue une véritable vitrine pour le groupe (traitement des déchets avec des standards européens, traitement des lixiviats et intégration de l’ensemble des trieurs informels). D’ailleurs, Suez envisage de mettre en place une dizaine de sites ou exiger une mise à niveau des sites déjà existants, notamment, à Rabat (mise à niveau : 700 KT) et à Kénitra (création : 220 KT).

Notons que sur le segment de la collecte des déchets, l’opérateur change de paradigme. «Nous passons  d’une logique de collecte et élimination en décharge à un changement de la chaîne avec le recyclage et la valorisation des matières comme le  papier, le carton, le plastique, les métaux ferreux et non ferreux. Ce sont des métiers et process qui sont en pleine transformation et accélération », confie Bertrand Camus. En ce qui concerne Sita, le nouveau DG donne des éclaircissements.

Des enjeux colossaux

«A Casablanca, nous opérions avec un contrat de 2011. Entre-temps, le niveau d’exigences des habitants a fortement augmenté. Du coup, le contrat de collecte qui liait Sita à la ville ne prenait pas en considération, économiquement, un certain nombre de paramètres. Finalement, ce marché a été interrompu de commun accord. Ceci dit, rien n’interdit que nous reviendrons un jour à la collecte à Casablanca », assure-t-il. Pour le top management, l’objectif est surtout d’être plus sélectif en ce qui concerne l’activité de gestion des déchets municipaux. En clair, il s’agit de privilégier les contrats respectant les prérequis nécessaires, à savoir un système de gouvernance fiable, le foncier nécessaire à l’établissement des projets ainsi que le respect des engagements en matière de délai de paiement.

En ce qui concerne les services aux industriels, le top management a confié que l’enjeu aujourd’hui est aussi d’asseoir le leadership de Suez dans la gestion des déchets industriels. Ainsi, il sera question de renouveler le contrat de gestion des déchets industriels, mais surtout développer de nouvelles activités en multipliant les plateformes multimodales de déchets, en diversifiant les services offerts aux industriels avec des solutions de traitement et de valorisation des déchets dangereux et des solutions de traitement des eaux industrielles. Notons que sur la branche Eau, les enjeux sont également colossaux. Rappelons que Suez opère au Maroc via sa filiale Lydec qui a signé un contrat de gestion déléguée de 30 ans depuis 1997.

«Le premier enjeu concerne l’harmonisation des périmètres de distribution, avec la reprise par Lydec de la distribution de l’électricité sur la zone périphérique actuellement desservie par l’ONEE. Ce projet a fait l’objet d’une convention signée en 2014 par toutes les parties prenantes en présence de SM le Roi, sans qu’elle n’ait pu être mise en œuvre à ce jour. Outre l’harmonisation des services au même niveau de qualité pour tous les citoyens du Grand Casablanca, cette harmonisation permettrait à l’échelle de la collectivité des synergies d’investissement, et un accroissement de la capacité d’investissement du Délégataire et du fonds de travaux, contribuant ainsi à la réduction de l’écart actuel entre besoins en investissements et capacités de financement», a soutenu le top management.

L’autre enjeu  selon le nouveau DG, porte sur la finalisation de la révision quinquennale, devant permettre de retrouver l’équilibre économique du contrat mis à mal par la stagnation des consommations en électricité. « Dans le cadre de la révision, un allongement de la durée du contrat permettrait aux actionnaires de Lydec d’investir plus dans les infrastructures des services de proximité, contribuant également à la réduction de l’écart actuel entre besoins en investissements et capacités de financement », a-t-il assuré. Pour rappel, le groupe Suez emploie au Maroc plus de 8000 collaborateurs, et possède 13 stations de traitement d’eau potable, et 4 usines d’assainissement. 

 
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