Le manque de liquidités s’accentue
Malgré l’injection de liquidités due à la baisse du ratio de la réserve obligatoire intervenue en septembre dernier, la situation de la liquidité bancaire est loin de s’améliorer. Les derniers chiffres sont inquiétants.
Le déficit des liquidités des banques se creuse davantage. C’est ce qui ressort à la lecture du dernier rapport de la Banque Centrale sur la politique monétaire. Durant la période allant du 1er octobre au 27 novembre 2012, l’insuffisance de liquidités bancaires était de l’ordre de 73,8 milliards de dirhams enregistrant une très légère hausse certes, par rapport au trimestre d’avant où le déficit était de 73,2 milliards de dirhams, mais confirme cependant le déficit devenu structurel des trésoreries bancaires. Et encore, la situation aurait pu être plus inquiétante si ce n’était pas l’injection structurelle de liquidités, soit 1,6 milliard de dirhams, suite à la baisse du ratio de la réserve obligatoire de 6% à 4% décidée par le conseil de la Banque Centrale en septembre dernier. De même, les experts de BAM expliquent que les opérations du Trésor n’ont pas été d’une grande incidence sur la liquidité bancaire contrairement au trimestre d’avant, où elles ont contribué au resserrement des trésoreries bancaires pour près de 5,2 milliards de dirhams. Pour combler ce déficit, la Banque Centrale a actionné en plus du taux de réserve d’autres instruments. A commencer par les opérations d’avances à 7 jours. Bank Al-Maghrib en accentuant le rythme des injections, avec en moyenne quotidienne près de 57,5 milliards de dirhams contre 56,9 milliards de dirhams le trimestre d’avant. Elle a également fourni de la liquidité en maintenant l’encours de l’ensemble des opérations de refinancement à long terme à 15 milliards de dirhams tout en intervenant au moyen de 12 opérations d’avances à 24 heures pour un montant moyen de 3,1 milliards de dirhams. Pour l’heure, tous ces efforts, n’ont pas permis de diminuer l’insuffisance de liquidités, mais juste de la contenir. L’appel à la diversification des sources de financement émis par Bank Al Maghrib aux banques de la place n’a pas eu grand effet, vu les chiffres avancés dans le rapport. Pour rappel, Abdellatif Jouahri, avait encouragé les banques à recourir davantage aux certificats de dépôts. Sur un autre registre, il leur a demandé de fournir un effort supplémentaire pour mobiliser plus d’épargne à travers les produits du Low Income Banking. L’international n’est pas en reste dans la liste des propositions de Jouahri. Ce dernier a encouragé les banques solides, qui ont de bonnes notations de la part des agences de rating, à recourir à l’emprunt international. En outre, celles qui évoluent en Afrique Subsaharienne, devraient penser à rapatrier les excédents de liquidités de leurs filiales dans la limite de la réglementation en vigueur dans ces pays. Il reste maintenant à savoir si ces mesures permettront effectivement de redresser la barre, sachant que le Maroc arrive à peine à maintenir son niveau de réserves de changes, un des éléments clés influent sur les liquidités, à quatre mois d’importation. ■
Le chiffre
73,8 Mrds DH
C’est le montant du déficit des liquidités
des banques.