Le marché mondial passe la barre des mille milliards de dollars
2014 aura été une belle année pour le marché pharmaceutique mondial. Le secteur a surfé sur une croissance de 8,8%, pour atteindre un chiffre d’affaires de plus de 1 000 milliards dollars (924 milliards d’euros). Portées par la demande dans les pays émergents, les ventes devraient continuer à croître de 4 à 7% d’ici à 2018, selon le spécialiste des données de santé IMS Health. Les pays émergents vont aussi continuer à être le moteur principal avec des taux de croissance annuels de 10 à 11% en Chine, au Brésil ou en Inde. Mais le principal changement par rapport à la période 2009-2013 sera le retour en force de l’innovation avec des nouveaux produits très performants, destinés à de larges populations et pouvant revendiquer des prix élevés, alors que le poids des pertes de brevets devrait s’alléger. Dans ce contexte, le modèle économique des « big pharmas » apparaît moins pertinent. S’ils tirent parti de la croissance des pays émergents, ce sont malgré tout les laboratoires locaux qui sont les principaux gagnants du développement de ces marchés. Enfin, en matière d’innovation, les grands groupes diversifiés ne sont pas forcément les mieux placés. Au classement des 20 premiers groupes pharmaceutiques, ceux qui progressent sur la période 2009-2014 sont souvent présents dans un nombre limité d’aires thérapeutiques comme Novartis ou Roche. Surtout, on voit des laboratoires spécialisés dans un seul domaine réaliser des percées spectaculaires comme l’américain Gilead (virologie)ou le danois Novo Nordisk (diabète). En 2020 du coup, les 20 premiers groupes ne devraient représenter que 47% des ventes mondiales contre 57% en 2014 et 64% en 2004. Une dynamique contraire à celle de la plupart des secteurs économiques.