Le Maroc fait du surplace en matière d’innovation
Le Maroc n’est toujours pas un bon élève en matière de Recherche & Développement (R&D).
En effet, le dernier rapport de l’Institut des Statistiques de l’UNESCO intitulé « Combien les pays investissent en R&D ?» vient de dévoiler son classement 2018 des pays qui investissent en matière d’innovation et en R&D. Il en ressort qu’avec 1 020 chercheurs par million d’habitants (soit près de 35.000 chercheurs recensés au total), notre pays consacre quelque 1,48 milliard de dollars (près de 14 milliards de DH) aux dépenses de R&D. Plus de 45% de cette enveloppe provient des budgets des universités marocaines.
Le Maroc arrive à se maintenir dans ce classement dans le panthéon des pays africains juste derrière l’Égypte et l’Afrique du Sud qui disposent en la matière des budgets continentaux les plus importants (respectivement 6,08 milliard de dollars et 5 milliards de dollars) mais en rapportant son budget de R&D à son PIB, cela représente toujours à peine 0,7% (en stagnation par rapport au même rapport de l’UNESCO dans son édition précédente de 2016), soit bien loin des objectifs du millénaire du développement durable (ODD) à savoir un minimum de 1%. Certes, aucun pays africain n’a encore atteint ce plancher que les pays membres des Nations unies ont arrêté comme un minima pour à promouvoir une industrialisation durable, mais des pays comme le Kenya et l’Afrique du Sud sont sur la bonne voie et s’y approchent en étant à plus de 0,8% de leur PIB en dépenses de R&D. Quant à la Tunisie, l’autre pays maghrébin du top 5 continental, il ne fait guère mieux avec une quote-part du budget R&D stable également à 0,7% (pour un montant total de 828 millions de dollars). C’est dire que malgré les efforts consentis, le Maroc a encore du chemin à faire en investissant davantage dans le capital intellectuel pour mieux accompagner sa stratégie de montée en gamme notamment dans ses « nouveaux » métiers mondiaux comme l’Automobile et l’Aéronautique.
Au niveau mondial, le peloton de tête reste toujours dominé par le quatuor formé par les États-Unis, la Chine, le Japon et l’Allemagne en l’occurrence les seuls pays qui consacrent à la R&D un budget supérieur à 100 milliards de dollars (soit autant que le PIB marocain) et au sein desquels l’écart se resserre entre le pays de l’oncle Sam (champion mondial de la R&D) et l’empire du milieu (ce dernier représente déjà plus des ¾ des 476 milliards de dollars dépensés annuellement par le premier).