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Le printemps du football africain : Voici le temps des Ecureuils et des Hirondelles

Bien sûr, la prochaine CAN (Juin 2019 au Caire) aura son lot de Lions, comme dans tout bon rendez-vous africain: l’animal roi du continent ne pouvait pas se permettre de ne pas aller rugir au pays des pyramides. Bienvenue alors en Egypte aux Lions de la Teranga (Sénégal), aux Lions Indomptables (Cameroun) et Lions de l’Atlas bien sûr, mais sans vouloir faire offense à leurs seigneuries, il va falloir à ces souverains du football se serrer un peu pour faire de la place… à plus petits qu’eux, tout en n’oubliant pas que « plus petit » ne veut pas dire « moins fort ».

La CAN 2019 d’Egypte accueille 24 pays, c’est une première dans cette compétition. Autre innovation, elle se jouera, en été, elle va être la première, aussi, pour le bureau d’Ahmad Ahmad l’actuel président de la CAF qui s’est appliqué à faire tout le contraire de ce que faisait Issa Hayatou, son malheureux et oublié prédécesseur.

Cependant, on n’est pas là pour refaire l’Histoire du foot africain, mais pour souligner que le jeu du ballon rond survit à toutes les vicissitudes et embrouilles. 24 équipes vont jouer sous le soleil égyptien et certaines pour la première fois dans une CAN.

On note déjà des faits sympathiques qui nous interpellent et nous rassurent quant aux niveaux populaire et spectaculaire que l’on peut attendre en juin prochain.

Aviez-vous vu les images des joueurs du Burundi, joliment nommés les Hirondelles, dansant dans les vestiaires, après leur nul (1-1) face au Gabon. Ce match nul contre l’hyper favori gabonais, les qualifiait pour la grande fête égyptienne tout en éliminant les coéquipiers de l’inclassable Aubameyang, dont les caprices auront coûté cher au football de son pays.

En effet, le Gabon, acculé au classement dans son groupe C, se devait de prendre le meilleur sur le Burundi pour passer.

Hélas, pour le pays de Bongo, pays fou de foot, et qui se plaçait parmi les grands prétendants aux podiums, il finira à la place éliminatoire : 3ème avec huit points, insuffisants contre les 10 points du Burundi et loin des 14 points engrangés par le Mali intouchable leader.

On sera triste pour le Gabon dont la génération conduite par Daniel Cousin méritait beaucoup mieux, mais le Burundi n’a pas volé son triomphe et les honneurs.

Il sera la curiosité de cette CAN 2019, qui a pour les Hirondelles le délicieux goût de l’inédit.

Rien à perdre et tout à gagner pour les Intamba Mu Ruganba, nom officiel en langue natale de la sélection des Hirondelles.

Quelque chose nous dit, d’ores et déjà, que ces hirondelles-là feront le printemps de la fête égyptienne, même si celle-ci se déroule en été.

Le printemps, l’été, il nous reste deux saisons, bien entendu, les plus tristes et les plus sombres : l’automne et l’hiver.

La première ira comme un gant au Burkina Faso surclassé dans son groupe B par la Mauritanie et l’Angola. Chapeau aux Maurabitoune (surnom de la Mauritanie) qui finit en confortable leader d’un groupe où a coulé le Burkina.

S’en rappelle-t-on ? Ce pays a été troisième en CAN 2017 et l’organisateur d’une belle compétition continentale en 1998.

Le Togo, lui, malgré la star Obémayor, irréprochable mais malchanceux, va entrer dans un hiver qu’on ne lui souhaitera ni long, ni rigoureux. Le Togo a cédé face au Bénin dans un groupe, le groupe D, où l’Algérie a mené le bal et où lui, le Togo, a échoué au pied de l’orchestre.

Lots de la dernière journée de qualification, il lui fallait battre le Bénin à Cotonou pour espérer passer. Le Bénin l’a contraint au nul lors d’un match passionnant et prenant à plus d’un titre. Le Bénin classé deuxième derrière les Fennecs (Algérie) n’a jamais été ridicule dans ces éliminatoires, et il sera parmi les possibles bonnes surprises en Egypte.

Une Egypte que ne reverra pas Claude Leroy, le fameux « sorcier blanc » qui connut gloire et richesse au Cameroun. Claude Leroy avait en 1986, au Caire déjà, perdu en finale contre l’Egypte aux pénaltys avec les Lions Indomptables du Cameroun. 1986 c’était l’époque de Faria au Maroc et celle de la génération Bouderbala, Krimau, Zaki et Haddaoui.

Une génération que Claude Leroy et son Cameroun viendront battre à Casablanca en demi-finale (CAN 1988) pour remporter le titre face au Nigéria.

Claude Leroy, on le reverra ensuite presque partout (R.D.C, Congo, Ghana, Sénégal .. et Togo)

Au Ghana (2008) il eut pour adjoint un certain Hervé Renard et là, il surclassa, encore, notre Onze national et Henri Michel dans une CAN qui nous laissa bien des regrets et des … mystères encore non élucidés.

Avec le Togo, Claude Leroy souhaitait vivre une dixième CAN. Il parlait d’y battre ses records, et de grandir une légende déjà remarquable.

Les Ecureuils, symbole de l’animal vivace, rongeur et tenace, auront mis fin à son rêve.

Mais Claude Leroy n’aura pas tout perdu dans l’aventure.

Le Bénin, ses Ecureuils et leur coach (français), Michel Dussuyer, un coach qui perce remarquablement en Afrique, lui ont rendu hommage après le match. Tous les commentaires ont été élogieux envers lui et ses Togolais. Il est vrai que le mach fut très beau et le Benin avait toutes les raisons d’être heureux et fier.

Quant à Claude Leroy malgré l’amère déception, il a bien des raisons de se dire « mission accomplie ».

La famille des « Sorciers Blancs » où l’on comptait déjà Troussier Philippe, ne s’éteindra pas avec lui.

D’autres sont en piste pour prendre le relais. Sinon la place. Et notre Renard est bien placé pour assurer la succession du titre. On verra après la CAN au pays de Toutankhamon.

 
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