Santé

Le recrutement des médecins de la fonction publique confié aux régions

La nouvelle stratégie pour la réforme du système de santé au Maroc mise sur la mobilisation des ressources humaines nécessaires pour réussir le chantier de généralisation de la protection sociale. Après avoir décidé d’ouvrir la porte aux médecins étrangers, le gouvernement veut confier le recrutement des médecins de la fonction publique aux régions à l’instar de ce qui a été déjà fait dans le domaine de l’enseignement.

Le recrutement des médecins dans la fonction publique n’existera plus sous la forme qu’on lui connaît aujourd’hui, du moins si le gouvernement met en œuvre son projet de recrutement régional à l’instar de ce qui a été déjà fait dans le domaine de l’enseignement. Il faut dire que le texte modifiant la loi relative à l’exercice de la médecine est en train d’aller dans ce sens. Si plusieurs amendements ont été actés lors du Conseil de gouvernement du jeudi 27 mai qui a adopté le projet de loi N°33.21 modifiant et complétant la loi 131.13 relative à l’exercice de la médecine, qui lève les restrictions pour les médecins étrangers qui seront bientôt soumis aux mêmes conditions que leurs collègues marocains, l’autre nouveauté concernera le recrutement des médecins de la fonction publique qui sera confié aux régions. Autrement dit, les nouvelles recrues de médecins de l’Administration publique ne seront plus, non plus, intégrées directement dans la fonction publique. Alors que des milliers d’enseignants de l’éducation nationale recrutés par contrat à durée déterminée (CDD) continuent de crier leur mécontentement, peu convaincus par les propositions du gouvernement et réclamant le statut de fonctionnaire, l’Exécutif tient à généraliser la contractualisation et le recrutement à l’échelle régionale, et ce dans le cadre de la mise en œuvre de la régionalisation avancée et du déploiement de la charte nationale de la déconcentration administrative.

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 Face à cette volonté du gouvernement de donner les pleins pouvoirs pour recruter des médecins directement, les syndicats de santé ne veulent pas être mis devant le fait accompli et appellent la tutelle à ouvrir un débat sur le projet de réforme. « Nous ne voyons pas aucun inconvénient que le recrutement dans la fonction publique se fasse au niveau des régions. Encore faudrait-il que tous les avantages et acquis du statut général de la fonction publique soient inclus dans le statut fondamental de la fonction médicale. C’est pourquoi, nous appelons le ministère de tutelle à ouvrir d’urgence un débat sur le projet de réforme d’une manière pour éviter que celle-ci échoue », souligne Moulay Abdellah Alaoui El Montadar, secrétaire général du Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP). Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : la future généralisation de la protection sociale destinée à terme à couvrir 22 millions de personnes actuellement dépourvues d’assurance maladie, nécessitera des ressources humaines médicales pour sa réalisation et le gouvernement doit rapidement définir les contours de la réforme surtout en ce qui concerne la gestion des ressources humaines et leur répartition géographique.

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Pour rappel, le déficit en médecins est énorme. Il se chiffre à 97.566 professionnels, soit 32.522 médecins et 65.044 infirmiers. C’est dire qu’en l’absence de ressources humaines suffisantes, la grande pression sur les établissements hospitaliers aura un impact sur les listes d’attente et les rendez-vous. C’est pourquoi, sachant que l’augmentation du nombre des médecins marocains ne sera réalisable que dans quelques années (même si on augmente la capacité d’accueil des facultés de médecine), le gouvernement, qui ne semble pas avoir d’autres choix, compte s’attaquer à cette problématique en ouvrant la porte aux médecins étrangers et en confiant le recrutement aux régions. Reste à savoir si les régions pourront attirer du personnel médical dans leurs territoires respectifs. En effet, les récentes tentatives de recrutement dans certaines régions ont échoué. C’est le cas, par exemple, de la région de Fès-Meknès qui a lancé récemment une opération de recrutement de 18 médecins mais seuls 6 ont déposé leurs candidatures.

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