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Le Soudan panse ses blessures

Une nouvelle page s’ouvre au Soudan, après plus de trois décennies de dictature militaro-religieuse et de souffrances.

La rupture avec ce passé et la reconstruction amorcée ce mois d’août ne seront certainement pas faciles. Mais la volonté du changement existe. Cette volonté est née dans les résistances et les luttes. Contrairement à d’autres pays, la maturité des mouvements sociaux au Soudan a pu s’imposer. Ceux-ci se sont regroupés autour d’un projet démocratique fédérateur. Même les forces exogènes ont pu être maitrisées.

Le discours prononcé par le représentant de l’Alliance des Forces de la liberté et du changement, lors de la Déclaration constitutionnelle, est une véritable synthèse du projet fédérateur, et constitue en même temps une feuille de route. C’est un moment historique exceptionnel et fondateur qui annonce une expérience originale où le peuple soudanais est en train de devenir acteur de sa propre destinée. La durée de la phase transitoire a été fixée à 39 mois pour préparer les élections. La priorité, dans cette phase, au cours des 6 premiers mois, est la consécration de la paix dans toutes les régions du Soudan caractérisées par des conflits armés.

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Les premières réformes à entamer sont d’ordre judiciaires et économiques. Le Conseil souverain, organe exécutif dans cette transition, est composé de 11 membres dont 6 civils et 5 militaires. Ce dernier doit veiller à la formation d’une administration civile transitoire fondée sur un gouvernement et une assemblée législative à constituer dans un délai maximum de 90 jours. L’alliance des forces de la liberté et du changement choisit le chef de gouvernement et le Conseil souverain décide de sa nomination. Le gouvernement transitoire doit être composé de 20 ministres. Le ministre de l’intérieur et le ministre de la défense sont proposés par les membres militaires au Conseil souverain. Toutes les forces militaires, de sécurité et de renseignement doivent fusionner en une seule et unique institution chargée de la défense du pays.

Par ailleurs, la Déclaration constitutionnelle garantit à tous les citoyens l’exercice des libertés fondamentales, notamment la liberté d’expression, la liberté du culte, la liberté de se réunir et de créer des partis politiques, des associations, des syndicats (…). L’espoir de paix et de progrès du peuple soudanais ne peut être que partagé avec les autres peuples de la région et de l’ensemble du continent africain.  

 
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