L’enseigne Decora en proie à de graves difficultés financières
Décidément, les acteurs du mobilier d’intérieur affichent une mine de papier mâché. Après la longue traversée du désert de Mobilia (qui ne voit toujours pas le bout du tunnel d’ailleurs !), c’est au tour du numéro 1 de la cuisine au Maroc de faire un four.
La société Cubamar, plus connue sous la marque commerciale Decora et qui avait connu un succès fulgurant au début de l’actuelle décennie, est, peut-être, en train de vivre ses dernières heures moins d’un an après son placement (en catimini) en redressement judiciaire.
En proie à plusieurs démêlées judiciaires avec des créanciers qui ont perdu patience, Cubamar subit de plein fouet des ventes aux enchères à son détriment décidées récemment par le Tribunal de commerce de Casablanca. Il faut dire que les difficultés financières de ce spécialiste du rangement, dressing, portes et portails, meubles de cuisine, cuisines professionnelles et équipements ménagers ne datent pas d’aujourd’hui.
Dès 2015, le chiffre d’affaires a entamé un cycle baissier avec un repli de 12% en s’établissant à 116 millions de dirhams avant que la rentabilité et la trésorerie ne se dégradent substantiellement en 2017. Pour l’instant, la famille fondatrice, en l’occurrence Idrissi, s’évertue avec le management à mettre en place un plan de sauvetage qui devra nécessiter impérativement une recapitalisation et une restructuration opérationnelle en profondeur.
Rappelons qu’en 2011, Cubamar avait accueilli dans son tour de table le fonds CNAV (Capital North Africa Venture) géré par Capital Invest (filiale à l’époque de BMCE Bank), lequel y avait injecté plus de 20 millions de dirhams pour impulser l’expansion du réseau de points de ventes. Ce qui s’est traduit, en effet, par l’ouverture de plusieurs show-rooms à travers le Royaume, que ce soit en propre (notamment à Casablanca et Marrakech) ou à travers un réseau de franchisés (Fès, Béni-Mellal, El Jadida et Agadir). Le même CNAV avait également investi dans le capital de Mobilia en 2008 avant de s’en désengager en 2015.