Economie

Les agences de voyage cherchent le soutien financier de l’Etat

Au cours des cinq dernières années, les agences de voyages marocaines ont eu à gérer en moyenne 65.000 mouatamers (pour la Omra) annuellement, 60 % pendant Ramadan.

La réduction des quotas par l’Arabie Saoudite de la Omra au mois de Ramadan va engendrer des pertes estimées à 150 MDH pour les agences.

Ala veille des opérations de la Omra au mois de Ramadan et du Hajj, l’Arabie Saoudite a décrété qu’il fallait réduire les quotas des pèlerins (baisse de 20%) et des mouatamers (de 45.000 à 15.000). Cette situation a des incidences non seulement sur ces derniers qui ont déjà versé des avances ou carrément la totalité de leur séjour, mais aussi sur les agences de voyages. Les mouatamers qui ne pourront pas partir et annuleront leurs voyages devront êtres remboursés intégralement si l’on en croit la Fédération Nationale des Agences de Voyages du Maroc (FNAVM). « C’est une situation dont ils ne devront pas subir les conséquences. Les agences de voyages, légalement, et pour la crédibilité de la profession, devront s’y conformer. Cela ne va être simple à gérer. C’est la raison pour laquelle  nous demandons l’implication du gouvernement pour que, le cas échéant, un fonds de soutien aide les agences de voyages à résorber les incidences financières  d’une telle catastrophe », explique Karim Dellero, premier vice-président de la FNAVM. En fait, le problème est que les sommes avancées par les clients ont été engagées auprès des compagnies aériennes et des prestataires de services (TO et hôtels saoudiens). Les clauses des contrats stipulent que ces avances ne sont pas récupérables. Les opérateurs marocains ne souhaitent pas en rester là. Ils ont soumis des doléances à leur tutelle et devaient se réunir avec l’ambassadeur d’Arabie Saoudite au Maroc pour essayer de trouver des solutions. L’idée est de trouver par exemple des arrangements avec les compagnies aériennes et les prestataires de services  pour revoir  les procédures et frais d’annulations pour pouvoir faire face aux remboursements des clients. Ils demandent à avoir une dérogation. Rien n’est gagné d’avance. Selon les estimations de Dellero, les pertes subies du fait de la réduction du quota sont estimées à 150 MDH. « Les agences vont avoir beaucoup  de mal  à  rembourser intégralement leurs clients dans des délais raisonnables », indique-t-il. 

La Omra dans le business des agences ?

Au cours des cinq dernières années, les agences de voyages marocaines ont eu à gérer en moyenne 65.000 mouatamers annuellement, 60 % pendant Ramadan. En termes de chiffre d’affaires, cela équivaut à environ 80 millions de DH par an. « Pour une centaine d’agences, dont le tourisme religieux est l’activité principale, la Omra constitue une moyenne de 40% de leur chiffre d’affaires, 40% sont tirés du Hajj  et 20% d’autres activités (billeterie, outgoing, tourisme national  etc )», précise Dellero. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Mais notons tout de même que cette année est particulière pour les agences de voyages dans ce sens où l’engouement sur la Omra au mois de Ramandan n’a pas été aussi important que les années passées. « Les agences ont toutes enregistré une demande accrue pour la Omra  essentiellement au courant du printemps. Par contre, il y a eu un grand ralentissement de la demande pour Ramadan », avance le premier vice-président de la Fédération. Pour lui, cette baisse s’expliquerait par la crise, la cherté des produits pendant le mois Sacré et le climat (juillet étant le mois le plus chaud en Arabie saoudite). Elle avoisinerait les 25%. «C’est ce qui nous permet aujourd’hui d’avancer que le nombre d’inscrit chez les agences pour la Omra de Ramadan 2013  est de l’ordre de 30.000  Mouatamers », reconnaît Dellero. Il poursuit : «la décision de l’Arabie saoudite d’instaurer des nouvelles règles pour le visa Omra (validité du visa 15 jours, durée de séjour 15 jours maximum, quota journalier et limité ) avec toute la communication orchestrée par le ministère du Hajj saoudien pour expliquer la décision, va probablement dissuader au moins la moitié de nos clients qui demanderont  l’annulation du voyage ». De toutes les manières, avec ce nouveau quota imposé, le nombre des mouatamers devra tomber à 15.000 cette année, soit une baisse de 65% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Beaucoup d’agences en pâtiront financièrement. Si aucune solution n’est trouvée,  les agences concernées songeraient à se constituer en collectif pour défendre leurs droits et réclamer des indemnités pour compenser les  pertes et rembourser les clients. 

 
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