Les écoles Yassamine s’allient au milliardaire Mo Ibrahim
Le développement de l’enseignement privé national attise la convoitise des investisseurs étrangers, à la recherche de relais de croissance pour l’expansion de leurs activités en Afrique. C’est bien l’objectif sous-jacent assigné à l’entrée au capital des écoles Yassamine des fonds d’investissement Satya et TPG Growth.
En attendant l’entrée en vigueur de la réforme tant attendue de l’éducation nationale, l’enseignement privé marocain accélère lui son internationalisation. Annoncée ce vendredi 18 septembre, l’investissement (minoritaire) en capital de TPG/Satya dans le groupe Yassamine, dirigé par Ahmed Benyahia, vise, selon le communiqué officiel, à « fournir un capital de croissance et permettre aux Ecoles Yassamine de développement et d’améliorer la qualité de leurs offres d’éducation ». Il permettra surtout « d’exporter leur savoir-faire dans d’autres pays africains ». « Nous sommes ravis de nous associer à eux pour poursuivre le développement de leur réseau en Afrique et pour fournir à davantage d’élèves et d’étudiants l’opportunité de bénéficier d’une éducation de niveau mondial », affirme Tsega Gebreyes, directrice associée de TPG/Satya.
En effet, « la qualité de l’enseignement des Ecoles Yassamine étant de notoriété publique », cet investissement ne devrait pas révolutionner le système éducatif établi par Ahmed Benyahia et ses équipes depuis une trentaine d’années. Au mieux, il devrait permettre au groupe, qui compte à son actif un grand réseau d’écoles à Casablanca, 6000 élèves et 700 professeurs, de prendre une longueur d’avance sur ses concurrents, à une période de l’histoire de l’enseignement marocain qui voit fleurir des écoles privées à chaque coin de rue. Mais pour TPG/satya, ce positionnement est foncièrement stratégique. Il représente leur premier investissement africain né de leur récent partenariat.
En juin 2015 dernier, les deux investisseurs ont annoncé leur nouveau partenariat « TPG/Satya », se préparant ainsi à investir, selon un média britannique, jusqu’à un milliard de dollars en Afrique. Leur principale cible : « des entreprises africaines qui cherchent à s’étendre à la fois en Afrique et dans le monde », pouvons-nous lire sur le site officiel de Satya Capital.
Il faut dire que TPG Growth, plateforme d’investissement dans les PME très active aux Etats-Unis, en Chine, en Inde et au Brésil, est adossée au fonds d’investissement américain TPG, qui dispose de plus de 7 milliards de dollars d’actifs géré et de capital engagé dans le monde. Face à cette puissance financière colossale, Satya, fondé par le milliardaire anglo-soudanais Mo Ibrahim, connu entre autres pour son « Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique », devrait mettre au service de ce partenariat sa forte connaissance du terrain africain.