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Les septièmes Assises : une expérience à partager et une coopération à renforcer

C’est en marchant, qu’on avance vers les objectifs fixés. La fatalité de la pauvreté ne peut être remise en cause sans politique claire ayant comme principal vecteur la solidarité. Le deuxième pilier du Maroc Vert redonne la crédibilité à la politique. Ce sont les actions concrètes qui touchent les familles dans le monde rural qui peuvent être comptabilisées et réellement jugées. Les projets ayant touché le petit agriculteur depuis le démarrage du PMV ont commencé à produire les impacts attendus 

Depuis son lancement, le PMV a fait le tour des forums et les rencontres internationales dédiées au secteur de l’agriculture et à l’environnement. Les partenaires du Maroc n’ont pas manqué leur rendez-vous avec une histoire marocaine dont les acteurs sont la volonté politique, la planification à long terme, la mise en place des moyens humains et financiers, la transformation institutionnelle et les plans d’actions par région et par filière. 

La FAO, la Banque Mondiale, la Banque Islamique du Développement et d’autres institutions relevant de la coopération bilatérale, ont signé l’acte de présence par des financements et parfois, par leur appui technique. Les septièmes Assises continuent de donner l’exemple au niveau du continent africain. Après le Président Gabonais lors de la session précédente, deux présidents sont arrivés au Maroc pour s’imprégner d’une expérience qui peut être mise à profit dans leurs pays respectifs. La Guinée et le Mali sont les pays hôtes de cette année, tant au niveau du 9e Salon international de l’Agriculture, qu’au niveau des Assises. Le directeur général de la FAO est présent pour dire que le PMV va dans le bon sens et pour réaffirmer son soutien à ses projets 

L’année internationale de l’agriculture familiale

La particularité des Assises cette année est l’organisation en partenariat avec la FAO. C’est un symbole fort qui est donné par cette organisation internationale prestigieuse qui tire sa crédibilité des batailles qu’elle a menées et qu’elle mène toujours, pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la famine dans le monde. C’est une organisation qui a toujours été tiers-mondiste. Ses positions sur les dysfonctionnements de la gestion de l’agriculture mondiale n’ont pas toujours été du goût des puissances occidentales. Mettre l’agriculture familiale au centre des réflexions et des plans d’action n’est ni anodin, ni relevant d’une curiosité intellectuelle. Il s’agit d’un acteur central dans la production des biens de la terre qui n’est autre, que la famille. 

Les familles qui travaillent la terre et qui trouvent dans l’Etat un partenaire dans le combat qui mène à l’amélioration de leurs vies peuvent signer le chèque de la crédibilité de l’action publique. Dans le cas contraire, la réalité et la qualité de la vie sont les seuls juges des échecs. Cette leçon et le potentiel que constitue l’agriculture familiale, ont fait leur entrée dans les Assises. Le thème est tellement réel et concret, qu’une année internationale lui a été consacrée par la FAO. Reprendre ce thème pour l’inscrire dans l’agenda national et pour le mettre en relief au niveau des Assises est un choix judicieux tant politiquement, que sur le plan économique. 

La famille est non seulement l’unité de base d’une société, mais elle est surtout le symbole dans le monde rural de l’unité primordiale du travail de la terre. Les Assises ont mis en exergue cette équation et sa place dans le PMV. Le pilier II est le cadre dans lequel opèrent les acteurs de l’agriculture solidaire et notamment, les familles. Le patron de la FAO Graziano Da Silva et le ministre espagnol de l’Agriculture ont participé aux travaux de ces Assises. Les deux tables rondes ont tracé le chemin à emprunter. Les thèmes sont complémentaires.

Les différents intervenants à la première table ronde ont insisté sur l’importance de l’agriculture familiale et son impact tant sur les niveaux de production, que sur ceux de la sécurité alimentaire. Les expériences exposées par les ministres africains et européens ont mis en exergue le rôle du facteur humain et de l’investissement pour intégrer cette agriculture dans le tissu économique moderne et valorisant le travail des petites exploitations. Même l’exemple espagnol de l’agriculture familiale a mis en relief le rôle de l’Etat pour adapter ses moyens aux exigences de ce type d’agriculture et ce, en renforçant le tissu coopératif, en améliorant leur encadrement et en leur permettant d’accéder à l’innovation. C’est l’agriculture familiale qui permet à l’Espagne de réaliser ses performances en matière d’exportation des produits alimentaires. Les exemples malien, guinéen et ivoirien ont mis le doigt sur l’importance des activités agricoles familiales, du fait que cette unité constitue le socle de la société. La maitrise de l’eau est essentielle pour relever les défis de la sécurité alimentaire, comme le développement des activités liées au conseil.

L’expérience marocaine a été exposée par le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime. Ses traits saillants sont l’importance donnée dans le PMV à l’agriculture solidaire dans le cadre du deuxième pilier, la prédominance de l’exploitation familiale qui constitue plus de 80 % de l’ensemble des exploitations, les investissements énormes consacrés à cette agriculture et l’importance du rythme de la réalisation dans le secteur de l’irrigation. L’assurance contre les risques connait un développement qui couvre progressivement un nombre grandissant d’activités. 

Agriculture familiale : la transition d’une agriculture vivrière vers une agriculture de marché

La transition est toujours difficile et nécessite volonté et moyens humains et financiers pour l’accomplir dans les meilleures conditions. 

L’intervention du président du Crédit Agricole du Maroc, Tariq Sijilmassi a montré dans quelle mesure l’accompagnement de tous les segments de l’agriculture est possible avec une volonté et une dose importante de créativité. C’est au financement de s’adapter à la nature de l’exploitation, des revenus de l’exploitant, de la nature des sols et de leur équipement ou non, et de la structure des activités diverses et variées qui peuvent coexister à l’intérieur d’une famille qui pratique la production agricole. Tamwil Al Fallah est venu combler un vide il y a peu de temps et il constitue aujourd’hui, un soutien de taille à l’activité agricole. Les microcrédits sont une des solutions à la difficulté d’accès au financement. L’expérience du Bengladesh a été exposée par le président de la banque qui s’est mondialement distinguée dans ce domaine. L’innovation de la banque des pauvres a permis à son fondateur d’avoir le prix Nobel.

Poursuite du processus de contractualisation et de signatures des conventions 

Comme à l’accoutumée, les Assises constituent un moment où les volontés et les attentes prennent vie à travers la signature de plusieurs conventions et contrats-programmes. Les septièmes Assises n’ont pas seulement dérogé à la règle, mais ont innové avec la mise de 10 000 hectares par le gouvernement du Mali à la disposition d’investisseurs marocains. Les autres conventions ont porté sur un accord cadre de coopération pour la création d’un fonds d’investissement en coopération avec la FAO, le renforcement de la stratégie nationale dans les domaines de la recherche et de la formation, le renforcement du tissu des coopératives, la modernisation de la filière des viandes rouges, le renforcement de la culture du riz, l’accompagnement financier du Maroc Vert, les garanties contre les risques touchant les arbres fruitiers et l’accès des producteurs au commerce électronique. 

 
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