L’occident de la pensée unique
L’occident, comme système économique et social, serait un accident de l’histoire ! Il consacre insolemment de nos jours le règne absolu de l’argent et met tout et tous à genoux grâce à sa puissance et au contrôle sans partage des médias. Il semble avoir réussi à étouffer la libre pensée et la contestation systémique en nivelant par le bas et en ayant la mainmise sur l’écrit et sur l’image, cette dernière prenant le pas sur le sens critique. Nulle part dans l’histoire, le règne de l’argent n’a été aussi arrogant et n’a dévalé les pentes du social et de la culture avec une telle violence prenant possession de tous les interstices de la société pour devenir le lien par excellence entre les hommes. La monnaie tient désormais lieu, au sens propre, de rapport social exclusif.
L’occident, un accident, peut-être plus exactement un hasard qui donne le modèle impitoyable écrasant l’homme tout en le drapant de sa grandeur de citoyen ! Ce n’est pas une légèreté, loin de là, une telle configuration sociale où l’économique est le maître tyrannique des lieux, a été le fruit de hasards successifs et non pas d’un projet social ou d’une idéologie. Aux prémices de sa naissance, le capitalisme a tout bousculé, et échappé à l’emprise de tous les pouvoirs en place. Il est né, au moyen âge, en dehors des États qui n’avaient pas de contrôle sur l’espace qu’il occupait et sur la dynamique qu’il déployait. C’est lui au contraire, en phénomène extra-étatique, qui imposa sa loi aux États. Sa nature : une logique implacable du gain mêlant commerce, finance et industrie, s’est mise en branle, lentement, d’abord lovée dans les structures précapitalistes existantes dont elle allait ronger l’espace pour se l’approprier. Les États soucieux de durer ont suivi et se sont inscrits dans cette logique. Autrement dit, le politique s’est mis au service du capitalisme dont il est devenu le servant docile. Ainsi servi, le capitalisme s’est propagé selon un processus gradué dans le temps et dans l’espace. Il a investi les différents secteurs de la vie économique et sociale et hiérarchisé l’espace mondial en sphères ayant chacune un rôle déterminé, ce qu’on appelle grosso modo centre, semi périphérie et périphérie. Le hasard a voulu qu’une multiplicité de facteurs de différentes natures, climatiques, économiques, sociaux, se soient retrouvés dans un même espace, à un même moment, en Angleterre notamment, pour que le capitalisme prenne en mains le processus productif et aboutisse à la machine. Armé de cette puissance industrielle redoutable, il a alors dominé outrageusement le reste du monde et imposé sa loi. Sorti renforcé par plusieurs crises successives qu’il a appris à dépasser grâce non seulement à des réaménagements internes mais surtout à la mise au pas de l’État qui joue servilement le rôle de pompier.
Au niveau social et politique le capitalisme a dissous les organisations qui pouvaient lui résister, il a esseulé l’homme en en faisant un individu et en chantant à sa gloire alors qu’en réalité il le privait de tout moyen de désobéir à sa loi, celle de la marchandise et du profit. Il en faisait du coup une victime qui n’a plus d’autre référent que l’argent et la rue lorsqu’il n’en a plus.
Le capitalisme aujourd’hui est sans morale, sans valeurs humanistes. La finance vorace est l’expression suprême de sa nature qu’il ne se préoccupe même plus de voiler. Idéologiquement il vit sur les acquis du siècle des lumières qu’il a épuisés. Il n’a pas de projet. Il arbore la « liberté » comme carte d’identité, mais celle-ci n’est qu’illusion dans son propre espace. Mais il l’oppose aux autres acteurs au niveau planétaire comme identifiant et juge ceux-ci en conséquence. Il fait la leçon à ses barbares, et les apostrophe dans son propre lexique afin de s’auto glorifier. Ça va du péril jaune au danger islamiste ! Et quand il peut, il arrose ceux qui le dérangent avec ses bombes pour défendre la civilisation de la liberté !
Comme il ne peut plus regarder de l’avant il cherche, chez les autres, la cohérence qu’il n’a pas, la morale qui lui manque, il s’imagine l’homme libre face aux sauvages. Le trouble ailleurs, le désordre, la guerre qu’il nourrit, lui procurent un sentiment de quiétude. La religion est pour lui synonyme de retard et d’archaïsme et donc en contradiction avec son univers laïc ! Le capitalisme occidental exige l’exclusivité, il ne supporte pas les cultures insoumises. Curieusement notons que les trois religions monothéistes en Méditerranée sont nées hors Europe, c’est-à-dire hors le berceau du capitalisme industriel et financier. L’argent a trouvé l’espace idoine pour faire sa loi.
L’Occident a peur de l’Autre qu’il tente d’amoindrir pour s’auto convaincre en retour de son ancrage à lui dans la durée. Il se plaît à ne trouver l’accalmie qu’à travers un voyeurisme débridé dirigé sur le voisin du Sud source de tant de problèmes. La banlieue, c’est l’islam qui en est responsable ; le chômage, c’est la concurrence déloyale des pays émergents et de la Chine ; La drogue, c’est les dictatures d’Amérique Latine et les Talibans. L’énergie nucléaire c’est l’Iran !
Les penseurs occidentaux s’il en existe, car on a l’impression que la pensée critique ayant du poids a disparu, doivent faire l’effort de relire l’histoire des autres civilisations pour mieux prendre conscience de leur destin à eux, de celui du capitalisme outrageant. Et touchant aux pays musulmans, ils comprendraient peut-être que le problème de ces pays n’est pas l’islam, il ne l’a jamais été, bien au contraire. Leur problème est autre en réalité, il est économique essentiellement et tire en partie son origine en Occident. Mais de nos jours l’Occident nombriliste ne voit que lui-même et ignore les autres ainsi que les questions qu’ils peuvent lui poser. Il n’est plus dans l’histoire qu’il a oubliée, il est à l’écoute exclusive des places boursières et n’entend plus les gémissements de la misère chez lui. Comment pourrait-il alors les entendre ailleurs !
L’occident, comme système économique et social, serait un accident de l’histoire ! Il consacre insolemment de nos jours le règne absolu de l’argent et met tout et tous à genoux grâce à sa puissance et au contrôle sans partage des médias. Il semble avoir réussi à étouffer la libre pensée et la contestation systémique en nivelant par le bas et en ayant la mainmise sur l’écrit et sur l’image, cette dernière prenant le pas sur le sens critique. Nulle part dans l’histoire, le règne de l’argent n’a été aussi arrogant et n’a dévalé les pentes du social et de la culture avec une telle violence prenant possession de tous les interstices de la société pour devenir le lien par excellence entre les hommes. La monnaie tient désormais lieu, au sens propre, de rapport social exclusif.
L’occident, un accident, peut-être plus exactement un hasard qui donne le modèle impitoyable écrasant l’homme tout en le drapant de sa grandeur de citoyen ! Ce n’est pas une légèreté, loin de là, une telle configuration sociale où l’économique est le maître tyrannique des lieux, a été le fruit de hasards successifs et non pas d’un projet social ou d’une idéologie. Aux prémices de sa naissance, le capitalisme a tout bousculé, et échappé à l’emprise de tous les pouvoirs en place. Il est né, au moyen âge, en dehors des États qui n’avaient pas de contrôle sur l’espace qu’il occupait et sur la dynamique qu’il déployait. C’est lui au contraire, en phénomène extra-étatique, qui imposa sa loi aux États. Sa nature : une logique implacable du gain mêlant commerce, finance et industrie, s’est mise en branle, lentement, d’abord lovée dans les structures précapitalistes existantes dont elle allait ronger l’espace pour se l’approprier. Les États soucieux de durer ont suivi et se sont inscrits dans cette logique. Autrement dit, le politique s’est mis au service du capitalisme dont il est devenu le servant docile. Ainsi servi, le capitalisme s’est propagé selon un processus gradué dans le temps et dans l’espace. Il a investi les différents secteurs de la vie économique et sociale et hiérarchisé l’espace mondial en sphères ayant chacune un rôle déterminé, ce qu’on appelle grosso modo centre, semi périphérie et périphérie. Le hasard a voulu qu’une multiplicité de facteurs de différentes natures, climatiques, économiques, sociaux, se soient retrouvés dans un même espace, à un même moment, en Angleterre notamment, pour que le capitalisme prenne en mains le processus productif et aboutisse à la machine. Armé de cette puissance industrielle redoutable, il a alors dominé outrageusement le reste du monde et imposé sa loi. Sorti renforcé par plusieurs crises successives qu’il a appris à dépasser grâce non seulement à des réaménagements internes mais surtout à la mise au pas de l’État qui joue servilement le rôle de pompier.
Au niveau social et politique le capitalisme a dissous les organisations qui pouvaient lui résister, il a esseulé l’homme en en faisant un individu et en chantant à sa gloire alors qu’en réalité il le privait de tout moyen de désobéir à sa loi, celle de la marchandise et du profit. Il en faisait du coup une victime qui n’a plus d’autre référent que l’argent et la rue lorsqu’il n’en a plus.
Le capitalisme aujourd’hui est sans morale, sans valeurs humanistes. La finance vorace est l’expression suprême de sa nature qu’il ne se préoccupe même plus de voiler. Idéologiquement il vit sur les acquis du siècle des lumières qu’il a épuisés. Il n’a pas de projet. Il arbore la « liberté » comme carte d’identité, mais celle-ci n’est qu’illusion dans son propre espace. Mais il l’oppose aux autres acteurs au niveau planétaire comme identifiant et juge ceux-ci en conséquence. Il fait la leçon à ses barbares, et les apostrophe dans son propre lexique afin de s’auto glorifier. Ça va du péril jaune au danger islamiste ! Et quand il peut, il arrose ceux qui le dérangent avec ses bombes pour défendre la civilisation de la liberté !
Comme il ne peut plus regarder de l’avant il cherche, chez les autres, la cohérence qu’il n’a pas, la morale qui lui manque, il s’imagine l’homme libre face aux sauvages. Le trouble ailleurs, le désordre, la guerre qu’il nourrit, lui procurent un sentiment de quiétude. La religion est pour lui synonyme de retard et d’archaïsme et donc en contradiction avec son univers laïc ! Le capitalisme occidental exige l’exclusivité, il ne supporte pas les cultures insoumises. Curieusement notons que les trois religions monothéistes en Méditerranée sont nées hors Europe, c’est-à-dire hors le berceau du capitalisme industriel et financier. L’argent a trouvé l’espace idoine pour faire sa loi.
L’Occident a peur de l’Autre qu’il tente d’amoindrir pour s’auto convaincre en retour de son ancrage à lui dans la durée. Il se plaît à ne trouver l’accalmie qu’à travers un voyeurisme débridé dirigé sur le voisin du Sud source de tant de problèmes. La banlieue, c’est l’islam qui en est responsable ; le chômage, c’est la concurrence déloyale des pays émergents et de la Chine ; La drogue, c’est les dictatures d’Amérique Latine et les Talibans. L’énergie nucléaire c’est l’Iran !
Les penseurs occidentaux s’il en existe, car on a l’impression que la pensée critique ayant du poids a disparu, doivent faire l’effort de relire l’histoire des autres civilisations pour mieux prendre conscience de leur destin à eux, de celui du capitalisme outrageant. Et touchant aux pays musulmans, ils comprendraient peut-être que le problème de ces pays n’est pas l’islam, il ne l’a jamais été, bien au contraire. Leur problème est autre en réalité, il est économique essentiellement et tire en partie son origine en Occident. Mais de nos jours l’Occident nombriliste ne voit que lui-même et ignore les autres ainsi que les questions qu’ils peuvent lui poser. Il n’est plus dans l’histoire qu’il a oubliée, il est à l’écoute exclusive des places boursières et n’entend plus les gémissements de la misère chez lui. Comment pourrait-il alors les entendre ailleurs !