Economie

L’offensive portugaise

En l’espace de quatre années, les importations portugaises de céramique ont augmenté de 80%.

Ce sont les industriels marocains de céramique qui ne devraient pas être très enchantés de l’arrivée soutenue des Portugais sur leur marché. Depuis des années, les importations provenant de ce pays explosent. Entre 2006 et 2010 par exemple, elles ont progressé de près de 80% pour se fixer aux alentours de 109 millions d’euros faisant du Portugal le neuvième fournisseur du Maroc de produits céramiques. Pour renforcer leur présence, l’association portugaise de l’industrie céramique Apicer a organisé, pour le compte d’une douzaine d’entreprises distinguées par un nouveau label de qualité,  une visite au Maroc pour faire de la promotion. Le Maroc est le seul pays africain visé par le programme de promotion des produits céramiques portugais mené par l’Association à l’international. « Nous avons sélectionné le marché marocain pour  une des premières présentations de cette  Marque à cause de la croissance soutenue de ce marché et parce que la céramique portugaise peut apporter des réponses tant au niveau du produit que des services », dixit Albertina Sequeira, vice-présidente executive de l’ Apicer. Mais ce ne serait pas la seule raison.

Les industriels marocains craignent les importations de plus en plus soutenues des produits provenant de pays comme
le Portugal.

La crise que subissent les pays sud méditerranéens comme l’Espagne ou le Portugal, contraint leurs entreprises à chercher et « mieux explorer » de nouvelles opportunités en dehors des frontières de leurs pays. Le Maroc fait partie de ces pays ciblés. Mais pour les industriels marocains de la céramique, les importations constituent aujourd’hui un danger pour leur industrie. Pire encore, certains évoquent même des cas de dumping. Réponse de Sequeira : « le Portugal a une attitude correcte et responsable dans ses relations commerciales.  Il nous est donc impossible d’accepter  toute pratique qui puisse violer les principes d’une concurrence saine ». Les opérateurs portugais mettent alors plusieurs cordes à leurs arcs pour promouvoir leurs produits. Lesquels produits sont, de leur avis,  innovateurs, ayant un design spécifique et qui répondent aux besoins (flexibilité dans la production) et aux goûts des clients. Si les Portugais sont davantage tournés vers une logique d’exportation vers le Maroc, « il est, toutefois, toujours envisageable de créer des usines au Maroc », souligne la vice-présidente de l’Apicer. Le hic touche le volet énergétique. L’absence de gaz naturel  pour la production est un frein pour eux. 

 
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