Financement

Maroc : le déficit budgétaire maîtrisé, selon la Cour des Comptes [Document]

La Cour des Comptes a rendu public, mardi, son rapport sur l’exécution du budget de l’État au titre de l’année 2019 qui a été élaboré sur la base des données provisoires disponibles à la fin du premier trimestre de 2020.

Ce rapport fait état d’une maîtrise de la trajectoire du déficit budgétaire grâce à des mécanismes de financement dits « innovants », d’une progression des recettes ordinaires à la faveur d’une nette amélioration des recettes non fiscales, ainsi que d’une augmentation des dépenses globales sous l’effet de la hausse des dépenses du personnel, des autres biens et services et d’investissement, indique la Cour des comptes. Ainsi, « le déficit budgétaire a été maîtrisé presque au même niveau enregistré une année auparavant. Il s’est établi à 41.672 millions de DH, y compris les recettes de privatisation, contre 41.658 millions de DH en 2018 », précise la même source. Cette maîtrise s’explique par une amélioration conséquente des recettes ordinaires (+16.832 millions de DH) ayant permis de couvrir l’augmentation des dépenses globales (+15.536 millions de DH) et la baisse du solde des comptes spéciaux du Trésor (-1.310 millions de DH). En effet, les recettes fiscales et non fiscales ont connu des hausses respectives de 2.762 millions de DH et 14.038 millions de DH. Les dépenses du personnel et les dépenses des autres biens et services, quant à elles, ont augmenté respectivement de 5.294 millions de DH et 7.089 millions de DH, alors que les charges de la compensation et celles relatives aux intérêts de la dette ont baissé respectivement de 1.646 millions de DH et 12 millions de DH. De même, les dépenses d’investissement ont enregistré une hausse conséquente de 4.811 millions de DH (+7,3%).

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Néanmoins, la maîtrise du niveau du déficit budgétaire résulte d’un classement, parmi les recettes non fiscales, des recettes des opérations de financement dites « innovantes » conclues par l’Etat, avec la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et la Caisse marocaine des retraites (CMR), pour un montant de 7 milliards de DH. « Si on reclasse ce montant en recettes de financement, le niveau du déficit budgétaire de 2019 serait de 48.678 millions de DH, soit une aggravation de 7.014 millions de DH (16,8%) par rapport à 2018. Ce qui correspond à un taux de déficit de 4,2% du PIB contre le taux affiché de 3,6%, soit 0,6 pt de PIB de plus », souligne la Cour des comptes. Pour ce qui est de l’encours de la dette du Trésor, il a continué sa tendance haussière avec une progression de 25.376 millions de DH (+3,5%) par rapport à 2018, dont 53% sous forme de dette extérieure. En effet, depuis 2009, l’encours de la dette a plus que doublé passant de 345.177 millions de DH à 747.996 millions de DH, soit un taux annuel moyen de progression de 8% sur ladite période. Le ratio de la dette s’est, ainsi, établi à 65,4% du PIB, en quasi-stabilité par rapport au niveau atteint en 2018. L’encours des dettes de financement des EEP est, quant-à-lui, passé de 279,2 milliards de DH en 2018 à 284,1 milliards de DH en 2019, ce qui représente 24,6% du PIB, alors que la dette garantie a culminé à 160,2 milliards de DH, ce qui représente 13,9% du PIB.


 
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