Mobilité pour tous, vous dites !
Alors que partout ailleurs, le trottoir est un espace collectif réservé aux piétons, au Maroc, le trottoir ne semble pas fait pour marcher.
Et pour cause, cet espace public est confisqué par toutes formes d’encombrement, le rendant inaccessible et poussant les piétons à emprunter la chaussée, dépourvus de toute protection. Cette anarchie d’occupation du domaine public concerne quasi tous les propriétaires du commerce, qui grignotent comme ils peuvent des trottoirs, face à la passivité des autorités. D’autant plus que l’octroi des autorisations d’occupation du domaine public et le contrôle ne relèvent pas de la même autorité. La pratique est d’usage même chez certaines administrations publiques. A l’image de la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, à Hay Riyad à Rabat, qui vient d’installer ces nombreuses poutres, empiétant inutilement sur l’espace public. Qu’est ce qui justifie ces frontières infranchissables qui contraignent à de grands détours ? Car même quand l’enjeu sécuritaire est mis en avant, le dispositif mis en place ne doit créer aucune gêne pour les déplacements des piétons, notamment les poussettes pour bébés, les personnes à mobilité réduite ou déficientes visuellement.
Exemplarité de l’État oblige, à l’heure où le Maroc plaide pour une mobilité durable, une grande maîtrise de la gestion de l’espace public est nécessaire, et ce en l’adaptant aux ressources de mobilité de tous et garantir une continuité de cheminement. À bon entendeur !