Phosphates

OCP : des ventes record d’engrais et d’acide phosphorique boostent les résultats

Au cours de l’année 2018, le groupe OCP a modulé sa production au profit de l’engrais phosphaté pour profiter de la forte demande sur ce marché. Il faut dire que tout au long de l’année dernière, la demande s’est améliorée et les prix des engrais phosphatés ont augmenté, en raison de la hausse des coûts des intrants, principalement le soufre.

Cette croissance de la demande s’est particulièrement reflétée dans les segments de l’acide phosphorique et des engrais phosphatés, impactant positivement les volumes des exportations d’OCP. Pour les engrais, la demande a été soutenue par la hausse significative des importations en Inde et aux Etats-Unis ; pour l’acide phosphorique, la demande a été tirée principalement par l’Asie et l’Europe.

Globalement, à fin décembre 2018, les engrais représentaient 55% du chiffre d’affaires total, la roche 18% et l’acide phosphorique 18%. En effet, la forte demande d’engrais a permis à l’industriel d’améliorer de 20% le chiffre d’affaires des engrais grâce à une augmentation des prix et des volumes (diversification géographique optimale).

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Idem pour le chiffre d’affaires  de l’acide phosphorique en amélioration de 39% sous l’effet combiné de la hausse des volumes et des prix et également de celui de la roche qui est resté stable, consolidant sa position de leader sur le marché. Résultat des courses : tous les principaux indicateurs sont au vert pour le groupe OCP, qui vient de publier ses comptes annuels. Ainsi, à décembre dernier, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 55,9 milliards de DH, en hausse de 15% par rapport à 2017.

Cette progression provient de «la hausse des prix des produits vendus, du fait notamment de la demande soutenue et de la hausse du coût des matières premières», indique l’OCP. De son côté, l’Ebitda atteint 17,1 milliards de DH, en hausse de 34% par rapport à 2017. « La marge de l’EBITDA a atteint 31% en 2018 comparée à 26% à fin décembre 2017, soutenue par la forte croissance du chiffre d’affaires ainsi que par l’excellence opérationnelle, reflétant les avantages concurrentiels de l’OCP, à savoir une grande capacité de production,  une position de leader en matière des coûts (parmi les plus compétitifs de l’industrie) ainsi qu’une grande flexibilité industrielle et un renforcement de l’agilité commerciale. L’effet combiné de ces facteurs a permis de soutenir le niveau de profitabilité d’OCP tout en neutralisant la hausse des coûts des intrants, particulièrement le soufre », souligne le management du Groupe OCP.

Ainsi, le résultat net part du Groupe passe de 4,6 milliards de DH en 2017 à 5,4 milliards de DH en 2018, soit une augmentation de 19%, et ce, malgré la non reconduction en 2018 d’un effet dollar positif de 2,9 milliards constaté dans les comptes 2017, ainsi que la constatation en 2018 des frais financiers liés à l’opération exceptionnelle d’affacturage du crédit de TVA.

Outre les conditions de marché favorables, le management du Groupe OCP explique ces résultats en forte croissance en 2018, par une solide performance opérationnelle en lien avec l’agilité commerciale, la flexibilité industrielle. En effet, le résultat opérationnel était de 10 milliards de dirhams en 2018 en hausse par rapport à 5,5 milliards de dirhams pour l’exercice précédent. Cette forte augmentation reflète celle qu’ont connu le chiffre d’affaires et l’EBITDA, avec une stabilité des amortissements. À noter que l’OCP a consacré  10,8 milliards de DH en dépenses d’investissement à fin décembre. D’ailleurs, la quatrième unité d’engrais du groupe à Jorf Lasfar est entrée en phase de production après son lancement en avril 2018.

Quant à l’endettement net du Groupe, il passe de 43,9 milliards de DH en 2017 à 35,2 milliards de DH en 2018, soit un ratio Dette Nette/EBITDA de 2x à fin 2018, en ligne avec la notation « Investment Grade » du Groupe. Autre bonne nouvelle pour le géant mondial, il a trouvé un accord avec l’État concernant la récupération d’une créance de 20 milliards de DH relative au règlement d’arriérés de TVA. Une fois comptabilisée, cette somme permettra de réduire significativement l’endettement du groupe.

Il faut dire que toutes ces réalisations ont été soutenues par l’augmentation significative de la capacité de production d’OCP, sous l’effet d’un vaste programme d’investissements dont la première phase a été achevée en 2017. C’est ainsi que 75 milliards DH ont été investis entre 2008 et 2017.  Aujourd’hui, avec cette montée en régime, l’OCP est tout simplement devenu le premier groupe mondial d’engrais phosphaté.

Et le groupe ne cache pas son ambition de capter au moins la moitié de la progression de la demande mondiale. Pour cela, une autre vague d’investissements a été lancé l’année dernière et s’achèvera en 2028. Elle porte sur un volume d’investissements encore plus important, soit 100 milliards de DH et concernera essentiellement le développement de trois axes dont le plus impressionnant est l’axe Centre Benguerir-Youssoufia-Safi (Pipeline, plateforme industrielle, …).

La 2ème composante de ce plan d’investissement 2018-2028 est l’axe Sud englobant Boucraa-Laâyoune (laverie de phosphates et usine de production d’engrais d’un million de tonnes). L’Afrique constitue le dernier segment de ce vaste programme stratégique avec des projets d’usines en Ethiopie et au Nigeria. A l’issue de cette vague d’investissements, le groupe OCP doublera sa production actuelle d’engrais.

 

 

 

 

 

 

 
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