Interview

Office national marocain du tourisme : Les grands chantiers d’Adel El Fakir

Digital, marketing, aérien, tourisme interne, marque touristique Maroc, nouveau siège, réorganisation de l’Office, redéploiement des ressources… pour sa première grande sortie médiatique, Adel El Fakir, n’a éludé aucune question dans cette grande interview. Un an après sa nomination à la tête de l’Office national marocain du tourisme, le patron de l’ONMT, capitalise sur son expérience professionnelle dans le marketing pour mettre en branle une nouvelle stratégie pour la destination Maroc à travers différents chantiers. Entre sa volonté de consolider le positionnement de la destination sur les marchés traditionnels, de relancer le tourisme culturel ou encore le tourisme d’affaires, El Fakir mise sur l’innovation.  

Challenge : Vous êtes à la tête de l’ONMT depuis maintenant un peu plus d’un an, quel bilan faites-vous de cette première année ?  

Adel El Fakir : Une année, c’est beaucoup mais c’est aussi très peu. Les premiers mois, il était primordial pour moi de prendre connaissance de l’environnement de l’Office, tant au niveau des partenaires et des professionnels qu’au niveau des marchés internationaux, avec nos principaux clients. Ensuite, est venu le moment de mettre en place les jalons des actions prioritaires qui s’imposent aussi bien au niveau de la structure même et des modes de fonctionnement de l’Office, qu’au niveau des actions marketing et commercial au niveau des marchés.

Je dois dire que j’ai trouvé en l’Office et à travers ses équipes, un véritable outil de promotion de la destination avec des forces vives extraordinaires qui ne demandent qu’à mettre en pratique leur expertise et leur passion au service de la destination Maroc. J’ai aussi été agréablement surpris de trouver un écosystème avec des professionnels du secteur qui sont de véritables capitaines d’industries avec de grandes qualités humaines, qui sont de grands experts de la destination et qui n’hésitent pas à donner de leur temps et de leur savoir-faire, et surtout de mettre leur passion et leur amour du pays, au service de la promotion du secteur. Je pense que nous allons faire, tous ensemble, de grandes choses.

Challenge : Quel diagnostic faites-vous du secteur ? Les chiffres sont au vert, pourtant la morosité prévaut… Comment expliquez-vous cela et comment pensez-vous y remédier ?

La question est très pertinente. Effectivement, la destination se porte bien. Le Maroc a pu, en 2018, enregistrer 1 million de touristes de plus qu’en 2017, avec un taux de croissance de +8%, sachant que la croissance au niveau mondial se situe à +4%. Nous avons aussi pu faire progresser nos parts de marchés. Cette croissance a été enregistrée sur l’ensemble des pays émetteurs et a été bénéfique à toutes les régions du Maroc. La bonne nouvelle est que nous continuons d’enregistrer cette croissance à date. A fin juin, nous étions à +6,6%. Vous parlez de morosité, je pense plutôt, si je devais analyser la situation, que ces résultats bien qu’encourageants, restent pour les professionnels, bien en deçà de l’extraordinaire potentiel que représente l’offre touristique marocaine…

J’aime à rappeler que le Maroc est, aujourd’hui, la première destination en Afrique et la 29ème mondiale. Nous pouvons donc en être très fiers tout en gardant à l’esprit que nous avons les moyens d’élargir tous les champs du possible. Nous y travaillons.

Challenge : Vous avez entamé au courant de l’été une réorganisation de l’Office et un redéploiement de vos ressources… Quels en sont les objectifs ?

La réorganisation est un préalable pour toutes les actions futures que nous allons mettre en place. Il était important d’avoir une nouvelle organisation qui met en avant tous les potentiels existants et de recentrer l’Office sur ses métiers de base qui font son ADN : les métiers du marketing et du commercial. Pour ce qui est des délégations à l’étranger, nous avons procédé à un redéploiement des compétences sur les principaux marchés émetteurs notamment au Royaume-Uni, au Benelux et à Abu Dahbi. Nous allons aussi rouvrir le bureau de Montréal et en ouvrir un nouveau à New Delhi.

Cette réorganisation s’accompagne également par une digitalisation des métiers de l’office et la mise en place d’outils collaboratifs pour mieux synchroniser les actions de nos 15 délégations à travers le monde. Le leader mondial SAP nous accompagne dans cette démarche. Pour nous, c’est un préalable avant d’entamer la digitalisation de la destination et de la marque Maroc. En effet, une partie importante du parcours du client se fait exclusivement sur le digital. Cette année, 67% des réservations de voyage à travers le monde ont été faites en ligne, au Royaume-Uni ce chiffre a atteint 83%. Notre approche sur le digital se focalise davantage sur la génération de contenu autour de la destination sur les différentes plateformes, mais aussi sur une approche de partenariat et co-marketing avec ceux qui disposent de la data des voyageurs et qui maitrisent leurs profils et leurs attentes. C’est le cas avec Expedia en Europe, Tripadvisor sur le marché US ou tout dernièrement Ctrip sur la Chine. 

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