Projet de Loi de finances

PLF 2017 : les priorités du prochain gouvernement

L’accélération de la transformation structurelle de l’économie nationale à travers l’industrialisation et l’export, est l’une des priorités du projet de Loi de finances (PLF) 2017. par R.B.

Mohamed Boussaid vient d’annoncer les couleurs du projet de Loi de finances pour 2017. A priori, il ne faut pas s’attendre à de grands changements, du moins pas pour l’instant. L’élaboration de la prochaine loi de finances coïncide avec l’échéance du 7 octobre, date des élections Législatives. Celles-ci apporteront sans aucun doute leur lot d’amendements lors du passage de témoins avec le prochain gouvernement. La bonne nouvelle, pour l’heure, est que le processus d’élaboration du budget est dans les temps. La lettre de Cadrage du Chef de l’exécutif a déjà été envoyée aux différents départements ministériels. Les retours de ces derniers, devraient à priori se faire dans les semaines à venir.
Dans son exposé devant les commissions des Finances des deux Chambres du Parlement, le ministre de l’économie et des finances a annoncé d’emblée, que l’industrialisation et l’export seront au cœur des priorités du budget pour 2017. Il s’agit selon lui, de « la mise en œuvre du Plan d’accélération industrielle qui insiste sur la consolidation de la dynamique des métiers mondiaux du Maroc et le développement des autres secteurs d’exportation … le renforcement de la compétitivité de l’économie nationale et la promotion des investissements privés». Une volonté qui s’aligne avec celle du département du Commerce et de l’Industrie qui prévoit une refonte du code des investissements, ainsi que plusieurs mesures fiscales incitatives pour les industriels. En effet, Moulay Hafid Elalamy avait présenté au début du mois de juillet devant le Souverain, la future Charte d’Investissement du Maroc qui « devrait être adoptée en début d’année prochaine ». Refonte du département de l’Industrie, du Commerce mais surtout la création d’une nouvelle entité dédiée aux exportations et aux investissements, en l’occurrence l’AMDIE sont les points forts de la nouvelle Charte d’Investissement. Sur ce dernier point, l’Agence Marocaine du Développement de l’Investissement et des Exportations (AMDIE) prévoit le regroupement de l’Amdi, Maroc Export et l’Ofec en une seule structure qui condense l’ensemble de leurs missions. Une « super-structure» qui promeut l’attractivité et le rayonnement du Maroc à l’international.

Valorisation du capital humain
Parallèlement aux priorités d’ordre économique, le PLF 2017 inclut également la valorisation du capital humain et la réduction des disparités sociales et sectorielles, outre l’affermissement des mécanismes de gouvernance institutionnelle. Pour le premier volet, le projet aspire à concrétiser la vision stratégique de réforme de l’enseignement, en rehaussant l’efficacité de la gouvernance dans le système éducatif et en renforçant la professionnalisation du parcours éducatif des élèves, de manière à les aider à intégrer et s’acclimater plus tôt au monde du travail et des entreprises. Le PLF intègre, par ailleurs, l’amélioration de la qualité des services de santé, l’élargissement de la couverture médicale ou encore l’accélération de l’application des programmes de lutte contre les bidonvilles de sorte à réduire les disparités sociales dans un cadre de concertation et de complémentarité avec les plans sectoriels et programmes de développement des régions.
Pour ce qui est du renforcement des mécanismes de gouvernance institutionnelle, plusieurs réformes déjà introduites dans le processus institutionnel devraient se poursuivre. Il s’agit de la promulgation des lois organiques, notamment celles des finances, de la réforme de la justice, des retraites, de la Caisse de compensation et du régime fiscal ou encore de la mise en œuvre rapide de la régionalisation.
En gros, le PLF 2017 comme il a été présenté par Mohamed Boussaid, n’annonce pas d’onde de traitement de choc. Sans véritables grandes ambitions affichées, il se voit comme une sorte d’héritage du Gouvernement actuel (en fin de mandat) qui passera à son prochain, le témoin et la responsabilité d’exécuter les projets et réformes en cours.

 
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