Société

Port d’armes : Halal pour la chasse, haram pour les « civils »

Il n’existe pas d’armes au Maroc, avance-t-on sur les réseaux sociaux, et pourtant un crime secoue Casablanca. Un parlementaire a été abattu par balle, et soudain la question du «permis de port d’armes» et de la réglementation des armes au Maroc se pose. Ce n’est pas encore Bowling for Columbine, cependant la question se pose si le «amok» de l’écrivain Stephan Zweig est un risque au Maroc. 

L’impensable s’est produit, et pourtant ce n’est pas la première fois. Abdellatif Merdas, député et ancien président de commune, a été « abattu par balle » le 7 Mars. Déjà, en 2002, une fusillade entre MRE éclatait en plein centre ville de Tanger. Ces évènements, certes « isolés », posent cependant une interrogation: celle du « port d’armes » au Maroc.

« Les armes n’ont jamais été autorisées, depuis l’indépendance en tout cas! », explique un avocat du barreau de Casablanca. Curieusement, les « hommes de loi » se font discrets, évitent les questions de la presse et ne se prononcent souvent que sous le sceau de l’anonymat. Un peu comme si le « terrain était glissant »…

Signe des temps, le permis de port d’armes existe au Maroc, mais uniquement pour la chasse pour les «c ivils ». Selon la loi marocaine, le meurtre par balle, est du ressort du « tribunal militaire ». « Les meurtriers avérés, encourent 30 ans de prison : c’est la peine maximale. C’est la réclusion criminelle en cas d’assassinat par balle», développe notre avocat.

« Le armes sont autorisées au Maroc, mais uniquement pour chasser, ou se défendre, pas pour tuer les gens », développe un autre avocat « star ». Mais encore une fois, se pose la question : « Comment les armes sont-elles entrées au Maroc ? ». Chaque fois qu’une descente est faite par les services de la lutte antiterroriste marocains, nos « super flics » saisissent des stocks d’armes. A se demander si les armes auraient fait leur apparition dans le pays? Sur la plus « célèbre » place du commerce parallèle, des personnes interrogées répliquent spontanément : « Vous n’avez pas vu l’émission TV? Ici tout s’achète, tout se vend! », avance un commerçant ». Des armes? Il se tait pudiquement. Le terrain est effectivement risqué, et les Marocains se méfient de la presse…

Le commerce des « armes à feu » est très réglementé
« On ne trouve pas « d’armes de poing » (pistolets, revolvers…) au Maroc. Ce qui circule, ce sont des armes de chasse. Les ventes se font souvent de particulier à particulier. Mais même pour la chasse au sanglier, les « balles » ne peuvent pas faire énormément de dégâts », explique un chasseur.
Un autre explique également : « Pour obtenir un « permis de chasse », il faut être d’une famille de chasseurs » et ajoute: « C’est une question de « tradition ». En outre, il faut « intégrer » un « groupe » de chasseurs et avoir un terrain pour exercer. Clairement, c’est très réglementé », explique un autre chasseur.

« J’ai des fusils, mais il me manque les balles », rétorque un dernier, hilare. De fait, les « balles 9 mm » (format le plus « populaire » pour les pistolets mitrailleurs de l’OTAN) sont tout « simplement » introuvables au Maroc. Que ce soit pour un chasseur ou pour toute autre personne.
A moins de faire partie des Forces de police (ce qui est très réglementé), un fusil (à supposer qu’il « réussisse » à entrer sur le territoire) risque fort de se résumer à une « masse », plutôt qu’une arme à feu. « Je ferais plus de dégâts en frappant avec la crosse d’un fusil, qu’en tirant avec », poursuit notre troisième chasseur. Et pour ce qui est des balles de « sanglier », tuer serait très malaisé… Le Grizzly n’étant pas un animal local, il est peu probable de trouver un jour des « balles à haute vélocité », à pointe creuse, et autres dum dum, dans les commerces!

Au final, le problème du port d’armes ne se pose pas réellement au Maroc et les armes à feu sont très réglementées, voire « démilitarisées ». Au point qu’on peut « dormir tranquille ». Ce n’est pas demain la veille, qu’un résident traversera la frontière pour encourir 30 années de réclusion, avant même de passer la frontière…

 
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