Portrait. Abla Bekkali Zemmama, thérapeute et fondatrice de “Sans médicaments »
Abla Bekkali Zemmama fait partie des 50 femmes inspirantes qui font bouger les lignes, sélectionnées dans le hors-série de notre magazine Challenge « Les chances du Maroc », paru le 8 mars dernier en hommage à la femme marocaine.
Un parcours professionnel atypique; qu’un vécu personnel a profondément orienté.Abla Zemama commence l’entretien par une définition de l’OMS, ce qui peut surprendre, mais qui a tout son sens dès lors qu’on découvre son parcours, ce vécu qui a changé sa vie. L’addiction est définie par l’Organisation Mondiale de la Santé comme un état de dépendance chronique et compulsif à des substances ou des comportements. Elles englobent : le tabac, l’alcool, les médicaments, les drogues, le sexe, le sucre, l’anorexie, la boulimie, les jeux de hasard, les réseaux sociaux, le travail…etc
L’humain est fait d’expériences et de moments qui forgent sa personnalité, tracent son destin et font de lui ce qu’il est, dit-elle. Abla, 34 ans, est l’exemple d’un parcours atypique devenu une véritable mission de vie et un engagement au quotidien. Après avoir obtenu son baccalauréat au Lycée Lyautey, elle s’envole à l’Ecole Hôtelière de Lausanne en Suisse puis se spécialise au sein de la Luxury Hotel School à Paris. Dès lors, elle évolue et multiplie ses expériences professionnelles au sein de prestigieux palaces internationaux tels que l’Hôtel de Crillon et Le Bristol à Paris, le Dorchester à Londres ou encore le Park Hyatt à Toronto. Repérée par la direction d’IKEA, elle décide d’intégrer la multinationale au sein du département d’expansion par le biais d’Al-Homaizi group of Koweït.
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Malgré ce riche parcours, Abla ne se sent pas à sa place et cède sous le poids de la pression. Durant toute cette décennie, un mal-être s’était développé qui la poussera à se créer une échappatoire invisible pour ses proches. Une maladie invisible caractérisée par une poly addiction sévère qui la mènera vers un burn-out, une dépression et des hospitalisations à répétitions. Le corps médical se résigne et n’a plus d’espoir quant à sa guérison et sa réhabilitation et réinsertion dans la société. Refusant cette résignation, elle décide de se prendre en main sans médicaments et d’étudier cette maladie peu connue au Maroc à travers des centaines de livres spécialisés et des formations internationales certifiantes qui lui procureront le statut de thérapeute spécialiste de l’addiction et de la dépression. De nature persévérante et aventurière, elle prône l’acceptation de soi et la paix intérieure qu’elle a elle-même découverte lors d’un périple d’une année en sac en dos à travers les contrées asiatiques tels que l’Himalaya, l’Inde, le Bhoutan, le Tibet ou encore le Népal.
Début 2018, elle a créé son cabinet pour partager ses expériences et apporter son savoir et ses outils thérapeutiques. Sa mission et sa vocation sont désormais d’accompagner, d’impacter et d’inspirer les patients et leurs familles avec un message d’espoir. Aujourd’hui, Abla est fière de son parcours, heureuse dans son mariage, saine de corps et d’esprit et bientôt maman d’une petite fille.
Pour Abla ‘’La dépression et l’addiction sont de réelles maladies neurologiques chroniques, au même titre qu’Alzheimer et Parkinson. Par conséquent elles doivent être considérées et traitées de la sorte et non pas stigmatisées à cause du syndrome de la « hchouma ».