Portrait. Touria Sbiri, PDG de Serp Recyclage Maroc et Présidente de la Fédération des Recycleurs Collecteurs et Chineurs
Touria Sbiri fait partie des 50 femmes inspirantes qui font bouger les lignes, sélectionnées dans le hors-série de notre magazine Challenge « Les chances du Maroc », paru le 8 mars dernier en hommage à la femme marocaine.
Diplômée en comptabilité en France, Touria Sbiri a intégré le monde de la gestion des déchets en 1999 en tant que Directrice Ile de France – Derrichbourg Paris. Après 15 ans de carrière dans le secteur privé et des années enrichies de réalisations et d’accomplissements professionnels, elle a décidé de créer sa propre entreprise Serp Recyclage en France et au Maroc, spécialisée dans la gestion et la valorisation des déchets industriels et ménagers ainsi que le transport des déchets dangereux, sa passion pour ce domaine n’a pas cessé de croître jour après jour.
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Elle a réussi à développer sa société qui collabore actuellement avec les plus grands industriels au Maroc. Quoique opérant dans un secteur stigmatisé par une masculinité majoritaire, Touria Sbiri ne recule devant rien et fait de sa résilience sa force majeure.
En véritable femme déterminée, elle œuvre à apporter sa touche et sa valeur ajoutée à notre pays, d’où la création de FEDERCC, un projet qui lui tenait à cœur depuis des années. FEDERCC promeut et représente le secteur de la gestion des déchets et se consacre également aux chineurs au Maroc en vue de leur inclusion économique et sociale. Ses intérêts professionnels se concentrent sur la contribution aux projets qui visent l’évolution et la croissance économique et sociale du pays, avec une devise en tête «Le social et l’environnement sont dans notre ADN».
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Malgré un parcours professionnel à en faire pâlir plus d’un, Touria Sbiri regrette la position de ses pairs. ”La femme a encore beaucoup de chemin à faire. Nous pensons avoir avancé, mais en réalité ce n’est qu’une façade. Les blocages existent et continuent ne serait-ce que dans la vie professionnelle, nous sommes souvent recalées, bloquées et même parfois par nos semblables les femmes” S’exprime-t-elle à contre-coeur. “Nous avons porté la vie, nous gérons nos foyers, nos enfants ainsi qu’ une activité professionnelle. Mais malheureusement, la société nous voit comme des personnes faibles. C’est le cas en France comme au Maroc. Le problème, c’est que tout est dirigé et commandé d’une manière masculine. Alors, il faut retrousser ses manches et accepter les challenges”.