Production d’électricité verte : SGTM a-t-il jeté l’éponge ?
Le rêve du leader marocain des métiers de la construction et du BTP de devenir un producteur d’électricité verte semble s’évaporer. En effet, près de dix ans après avoir créé SGTM Energy, le groupe SGTM semble avoir renoncé à ses ambitions dans les énergies renouvelables lassé par tant d’efforts, d’argent et d’énergie (justement) dépensés à faire sortir de terre deux petites centrales hydro électriques, l’une près de Khémisset et l’autre pas loin de Tahar-Souk.
Dotés d’une capacité totale de 22 MW, ces deux projets qui ont déjà nécessité des années d’études diverses et occasionné des millions de dirhams en investissement et charges, devaient selon leur calendrier initial d’entrée en service, injecter leurs premiers kWh sur le réseau de l’ONEE (Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable) dès l’horizon 2019/2020. Or, les vicissitudes du parcours du combattant de la Loi 13-09 en a décidé autrement.
D’ailleurs, jusqu’à présent, aucun projet de production indépendante d’électricité à base hydraulique n’a pu voir le jour au Maroc, malgré l’amendement de la Loi 13-09 en 2015 (Loi 58-15) qui avait augmenté le seuil de la puissance installée unitaire pour les projets d’énergie de source hydraulique de 12 MW à 30 MW.
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Même le principal concurrent de SGTM, le groupe TGCC, qui avait tenté de se positionner autrement sur ce créneau alléchant (sur la vitrine !) en investissant 50 millions de dirhams dans Platinum Power, a dû déchanter après la mise en liquidation judiciaire de ce groupe qui a fait tant de bruit médiatique sans avoir donné un seul coup de pioche !
Il faut dire aussi, que le groupe SGTM qui revendique un chiffre d’affaires supérieur à 3 milliards de dirhams a perdu aussi en début 2019 son fondateur et visionnaire Feu Ahmed Kabbaj, d’où un certain remue-ménage qui s’ensuivit dans les priorités de ce groupe plus que quinquagénaire (dont la création remonte à 1971). Aujourd’hui, le groupe se concentre sur d’autres projets stratégiques, tel celui de la cimenterie Novacim près d’El Jadida, qui a nécessité un budget d’investissement de plus de 2 milliards de dirhams et qui devra entrer en production dès 2023.