Récolte agricole : les agriculteurs français inquiets de l’absence des saisonniers marocains
Généralement appelés à participer à la récolte des fruits et légumes dans les exploitations agricoles françaises par ces périodes-ci, des milliers de saisonniers étrangers, dont des Marocains, manquent à l’appel en France. En cause la fermeture des frontières due au coronavirus qui empêche ces derniers de se rendre en France. Grosse inquiétude.
Ils seront au moins 1.200 saisonniers à ne pas pouvoir se rendre en Tarn-et-Garonne cette saison pour la récolte de pommes. Et la perspective est triste pour les agriculteurs français qui ont pris le pli, depuis des années, d’avoir recours à cette main d’œuvre étrangère bon marché. Notamment celle qui vient de chez le voisin du Sud qu’est le Maroc. « On a 1.200 travailleurs saisonniers confinés et bloqués au Maroc. Le pays a interdit les déplacements de et vers huit de ses villes, dont Casablanca d’où viennent ces saisonniers habitués à venir chez nous. Ils sont en règle, mais c’est le Maroc qui ne les laisse pas sortir. Ici, la préfecture a donné son feu vert », explique Yvon Sarraute, responsable des arboriculteurs au sein de la chambre d’agriculture de Tarn-et-Garonne, rapporte un média français. La situation serait d’ores et déjà tendue, avec des craintes énormes sur les récoltes. « Sans eux, on ne peut pas sortir de récolte. Au plus fort de la cueillette, les deux tiers des travailleurs sont des étrangers », indique un producteur que cite le média français. Le risque de ne pas pouvoir procéder aux récoltes comme d’habitude est désormais considérée, avec toute l’incidence que cela aura sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Et avec en bout de chaîne, une augmentation mécanique des prix.
Lire aussi | Dette souveraine : le Maroc veut lever 2 milliards $ sur les marchés
Déjà, depuis mai, certains agriculteurs avaient tiré l’alarme sur les risques qui pèsent sur leurs récoltes si les frontières restaient fermées, empêchant les saisonniers de venir en France. Et même si les saisonniers communautaires (polonais, roumains, bulgares, espagnols, portugais) peuvent encore se déplacer, il n’est pas sûr que cette armée de bras suffise à combler l’absence de saisonniers provenant d’autres régions, notamment les marocains. « Il me manque une vingtaine d’ouvriers qui devaient arriver du Maroc début avril », s’alarme l’agriculteur, rapporté par un autre média en ligne français. Pour le moment, les agriculteurs français « se débrouillent », en attendant une hypothétique réouverture des frontières marocaines.
Lire aussi | La Région Fès-Meknès décroche un prêt de 320 MDH auprès de la SFI
Dans le métier, certains plaident pour un assouplissement des règles de circulation des saisonniers afin de sauver les récoltes. « Il faut que des gens puissent venir travailler sur nos exploitations, ou alors ce sera catastrophique », demande-t-on.