Rentrée scolaire au Maroc : le Ministère renvoie dos à dos Covid-19 et parents d’élèves
La décision du Ministère de l’Éducation de laisser le choix aux parents d’opter pour des cours en présentiel ou à distance pour leurs enfants n’en finit pas de diviser. Autant que l’aurait fait tout autre modalité des scénarios établis. Certains parlent de patate chaude refilée aux parents pendant qu’un mouvement de parents appelle à un report de la rentrée.
Entre les 3 options : cours à la normale (présentiel), mix du présentiel et de cours à distance, et cours à distance uniquement, le Ministère de l’Éducation a opté pour la 4ème option, celle de laisser les parents choisir pour leurs enfants. Une implication soudaine des parents dans les modalités de rentrée comme on en voit que très peu sous le ciel marocain. Gracias Covid-19. Visiblement, le ministère a fait le choix de se placer au milieu, afin de basculer soit vers le présentiel, si dès le départ la situation épidémiologique s’améliore, soit vers les cours à distance, si dans le développement de l’année, la situation se dégrade. « Et si tous les parents décident d’envoyer leurs enfants à l’école, on se retrouverait implicitement dans le premier scénario d’une rentrée normale », hypothétise Mohamed El Khomssi.
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Pour cet universitaire, c’était l’occasion de concrétiser la régionalisation, en laissant la latitude aux académies régionales d’organiser la rentrée, dépendamment de leur situation épidémiologique. « Les solutions régionales seront les plus adaptées à la situation. Pourquoi prendre en otage des régions où les cas de contamination sont faibles dans le cadre d’une solution nationale ? », se demande-t-il. Celui-ci déplore que le Ministère n’ait pris en compte aucune de leurs propositions pour une rentrée beaucoup plus sereine. « On pourrait encore reporter la rentrée d’un mois pour discuter, imaginer une solution pratique et durable, et mettre en place les conditions d’une rentrée sereine », avance El Khomssi. Certains parents ne seraient pas contre l’idée d’un report, quitte à repousser la rentrée au début de l’année prochaine pour y voir plus clair. Mais la décision de laisser le choix aux parents ne fait pas que des sceptiques.
Les écoles privées qui n’ont pas cessé de plaider pour un scénario qui inclut des cours en présentiel afin que les parents ne désertent pas avec une partie des frais de scolarité, y verront une victoire. Pour Anouar Himdi, directeur du groupe scolaire privé Anouar, « c’est une décision très rationnelle et très réfléchie. La famille a le droit de décider de ce qu’elle veut pour son enfant car elle est partie prenante dans l’éducation de l’enfant. C’est donc à nous de travailler à faire réussir l’initiative », défend-il. Les écoles attendront l’expression de volonté des parents pour établir leur carte scolaire. Pour les écoles qui sont bien loties en matière d’infrastructures, la rentrée dans ces conditions ne posera probablement pas grand problème. Mais celles qui n’y sont pas, qu’en sera-t-il ? Surtout, l’engouement de la rentrée où toutes les mesures de sécurité sanitaire sont prises pour éviter la propagation du virus pourra-t-il durer dans le temps ? Le ministère a donné une réponse à la préoccupation de la rentrée ; mais d’autres questions restent en suspens.
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