Solutions monétiques: les opérateurs locaux se frottent les mains
Les investisseurs qui misaient tant sur les fournisseurs de solutions monétiques commençaient à déchanter. Cependant, les résultats récents de S2M, de M2M Group et de HPS leur redonnent confiance. Leur exploitation connaît une nette reprise.
C
’est avec un chiffre d’affaires en hausse de 23% que S2M a terminé l’année 2012, cumulant quelque 171 millions de dirhams. «Malgré une conjoncture défavorable à l’échelle internationale et une pression concurrentielle accrue, nous avons conforté notre positionnement sur nos marchés et avons poursuivi notre stratégie de développement de l’ensemble de nos activités», constate notamment Abdelaziz Danane, président du directoire de la première société créée dans ce secteur des solutions de paiements électroniques.
Du côté de M2M group, le succès commercial est matérialisé par des revenus qui passent de 83 à 166 millions de dirhams, entre 2011 et 2012, soit un doublement d’une année à l’autre.
Alors que chez HPS, on cumule 277 millions de dirhams de chiffres d’affaires en 2012 contre 266 millions, une année auparavant, soit 4% de croissance.
Du côté de S2M et de M2M Group l’heure est de nouveau au retour de la croissance de l’activité, puisqu’en 2011 leur chiffre d’affaires respectif avait reculé de 3% à 138,6 millions de dirhams et 12,2% à 83 millions de dirhams.
Et chez HPS, même si l’année 2011 avait connu un important succès commercial matérialisé par une croissance de 44% de son chiffre d’affaires par rapport à 2010, elle avait été marquée par un déficit d’exploitation de 11 millions de dirhams. Aujourd’hui, cette contreperformance opérationnelle est de l’histoire ancienne, puisque le résultat d’exploitation redevient positif et s’établit à quelque 27 millions de dirhams. Au final, HPS a même terminé l’exercice 2012 sur un bénéfice de 18 millions de dirhams, contre un déficit de 41 millions de dirhams, l’exercice précédent.
Ce dynamisme de la monétique marocaine, dans un contexte de crise de l’Euro, est pourtant lié au développement de leur activité aussi bien sur le marché domestique qu’à l’export. Par exemple, S2M a pu finaliser la mise en place d’un centre monétique en Ethiopie. «La stratégie commerciale de la société s’est traduite notamment par le recrutement de nouvelles références en Allemagne, Luxembourg, France, Irak, Burkina Faso, Congo Brazzaville et Libye», souligne Abdelaziz Dadane. Quoi qu’il en soit, les chiffres montrent encore une fois le succès de la société à l’international. Désormais, le marché africain représente quelque 31% du chiffre d’affaires de S2M, contre 58% pour le Maroc, ce qui témoigne du succès que connaissent les entreprises du secteur sur le continent.
Chez HPS l’international n’est pas en reste. «Les activités monétiques du groupe HPS ont été marquées par la poursuite du déploiement de projets majeurs tels que le Crédit Agricole en France, MD Bank au Vietnam ou encore American Express Middle East, dont la dernière phase du projet a démarré avec succès en 2012», souligne Brahim Berrada, directeur général adjoint de HPS. Et d’ajouter que : «notre activité a montré un fort dynamisme de nos clients existants, porté par leur volonté d’accompagner les évolutions règlementaires et technologiques du secteur». C’est sans doute ce qui explique que les ventes du leader du secteur ait connu une hausse de 43%, «portées par une demande importante en termes de projets règlementaires, de nouveaux modules et de missions d’assistance sur site», souligne-t-il.
Il faut ajouter à cela que de nouveaux clients ont été recrutés par la société pour la mise en œuvre de leur plateforme monétique. «Parmi ceux-ci, il y a la Banque Commerciale du Sahel au Mali, l’Eastern Bank Limited au Bangladesh ou encore la Jordan Islamic Bank en Jordanie», détaille Brahim Berrada. Avec des ventes en hausse de 125%, ces nouvelles références consolident la base des utilisateurs qui compte aujourd’hui plus de 320 institutions dans plus de soixante-dix pays dans le monde.
Il faut également noter que si le chiffre d’affaires de M2M Group a doublé en 2012, c’est uniquement grâce à l’international qui représente 71% de ses réalisations commerciales. Cependant, contrairement aux deux autres, la marge d’exploitation de M2M a nettement reculé du fait de l’augmentation des achats consommés de matières de fournitures. C’est peut-être le seul bémol dans ce secteur qui est appelé à jouer un rôle important dans l’exportation du savoir faire marocain dans le domaine des solutions de paiement.
En attendant, chacune d’elles maintient sa stratégie de recherche et développement. M2M Group affirme avoir investi 11 millions de dirhams en 2012. HPS a beaucoup misé sur la version 3 de sa PowerCard et au paiement par mobile. La recherche lui a également permis d’avoir des déclinaisons e-commerce et sécurité des paiements par internet de sa solution PowerCard.
Quoi qu’il en soit, la reprise est aujourd’hui bien réelle au niveau du secteur. Cependant, l’évolution récente de leur activité montre que l’international est synonyme de risque assez important. Et souvent, si la rentabilité n’est pas au rendez-vous, ce n’est pas faute d’avoir réussi à vendre ses produits, mais c’est souvent lié aux difficultés à se faire rembourser. Certaines sociétés sont restées plus d’un an sans être payées et aujourd’hui encore, le poids des provisions grève le compte clientèle.