Trois casse-tête de l’emploi au Maroc
Malgré les efforts déployés pour la promotion de l’emploi qui ont permis de ramener le taux de chômage sous la barre de 10%, le marché du travail marocain continue à poser trois types de problématiques liées au chômage selon les conclusions de l’étude sur «La question de l’emploi au Maroc : Etat des lieux et perspectives», réalisée par la de Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF). Cette Direction qui dépend du Ministère des Finances liste trois problématiques.
La première concerne le chômage d’inadéquation quantitative dû à l’insuffisante création d’emplois par une économie qui a connu une phase de croissance consolidée et qui a pu accéder à un nouveau palier sans pour autant ramener le stock de chômage à moins d’un million et offrir de nouvelles opportunités, particulièrement, aux jeunes diplômés du milieu urbain. La seconde a trait au chômage d’inadéquation qualitative entre l’offre et la demande de main d’œuvre qui soulève la problématique d’adéquation entre la formation et l’emploi. La dernière porte sur le chômage de dysfonctionnement qui renvoie à des lacunes au niveau des structures et des mécanismes d’intermédiation du marché du travail.
Dd’autres réflexions ont été menées par la Direction afin de réunir les conditions nécessaires à la dynamisation de l’emploi et de donner un nouveau souffle aux dispositifs publics de lutte contre le chômage des jeunes. Il s’agit de la recherche d’une inflexion significative du modèle de croissance économique, de la relation entre la croissance et l’emploi et de la réforme du système de l’éducation.
Après sa contribution au sein du comité national chargé de la formulation de la stratégie nationale intégrée de l’emploi (SINE), la DEPF s’est davantage impliquée dans les discussions préliminaires pour l’élaboration du plan d’action de la SINE qui offre désormais un cadre intégré et concerté pour le développement et la consolidation des dispositifs et programmes de promotion de l’emploi. Les dits programmes contribuent à l’absorption d’une partie du stock des chômeurs notamment via les programmes Idmaj et Taehil. Mais les résultats quantitatifs obtenus à ce jour restent en-deçà des besoins et objectifs en matière de résorption du chômage et ne couvrent qu’une partie limitée des jeunes. Ce constat nécessite une réflexion approfondie pour la mise en place de nouvelles mesures de promotion de l’emploi et le développement d’une politique d’emploi globale et cohérente capable de résoudre les problèmes, notamment, structurels dont souffre le marché du travail marocain.
Pour y pallier, trois conventions pour la promotion de l’emploi ont été signées en 2015 par le Ministère de l’Emploi et des Affaires Sociales et le Ministère de l’Economie et des Finances, d’une part, et l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC) et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) d’autre part. Ces conventions portent sur le Programme «TAHFIZ», Convention de prise en charge par l’Etat de la Couverture Sociale, Convention relative aux modalités de prise en charge par l’Etat de l’AMO ainsi que l’indemnisation pour perte d’emploi.