Ukraine : et maintenant ? [Par Jamal Berraoui]
L’on sait depuis toujours, que les premières victimes de la guerre sont les civiles et la vérité. Les images relayées par les chaines de télévision sont insoutenables. Mais il faut préciser que les médias internationaux sont mono-source, totalement alignés sur les positions ukrainiennes et que la propagande est omni présente. Ceci étant souligné, il est clair que les destructions sont énormes, que la population civile n’est pas épargnée et que cette guerre, comme les autres, n’a rien de chirurgical.
Quittons un peu l’émotion. La résistance ukrainienne est héroïque c’est un fait. L’Occident s’est engagé au-delà de ce que l’on pouvait attendre aux côtés de Kiev. Des dizaines de milliards de dollars de livraisons d’armes ont eu lieu et les sanctions ont atteint un point jamais égalé. Mais le Dombass et Lougansk sont tombés finalement. Les milliards de dollars ne sont pas perdus pour tout le monde, le complexe militaro-industriel se frotte les mains. Or, c’est la locomotive de l’économie US, de même que le boycott du gaz russe ouvre la porte des marchés européens au gaz de schiste américain. Mais il ne faut pas tomber dans le complotisme.
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Cet affrontement Occident-Russie aura des impacts incalculables à l’heure actuelle. Ce n’est pas parce qu’il y’aura un cessez le feu et des négociations sur les nouvelles frontières de l’Ukraine, quoi que dise Zelensky, que la tension retombera. La Moldavie se prépare au pire, la Suède et la Finlande rejoignent l’Otan etc…. Le rêve d’une Europe indépendante du parapluie américain s’estompe. A Washington ‘‘ Il faut affaiblir durablement la Russie ’’. Sur le plan militaire, une victoire de l’Ukraine n’est plus à l’ordre du jour. Reste l’arme de l’isolement diplomatique et des sanctions économiques.
Sur le front de la diplomatie, Joe Biden a provoqué, en parlant de défendre militairement Formose, un mouvement plus accentué de la Chine vers Moscou. Plusieurs puissances régionales affichent leur refus d’un monde unipolaire où les USA, au nom de la démocratie, s’impliqueraient partout.
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Les sanctions économiques sont lourdes à supporter pour Moscou, mais pas seulement. La crise du blé menace de famine plusieurs régions, des économies vont rentrer en récession, l’Allemagne en premier et un désordre monétaire international n’est pas à exclure. L’application des accords de Minsk aurait pu éviter cette catastrophe, ce n’est plus d’actualité.