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Le Maroc devra importer 5 millions de tonnes de blé tendre en 2023

Face au stress hydrique qui plane sur le Maroc, le gouvernement sera acculé Maghrebà importer jusqu’à 5 millions de tonnes, d’après Yann Lebeau, responsable région Maghreb du groupement professionnel des exportateurs français de céréales.

Lebeau qui se rendra le mois prochain à Casablanca dans le cadre de la rencontre annuelle avec les commerçants céréaliers marocains, a révélé que la France a exporté cet été un million de tonnes au Maroc. « La France a exporté, à elle seule, plus d’un million de tonnes de blé tendre vers le Maroc cet été et devrait en avoir vendu jusqu’à 2,5 millions de tonnes au pays d’Afrique du Nord d’ici la fin de l’année », a déclaré Lebeau, qui s’exprimait avant la réunion annuelle d’Intercereals avec les commerçants marocains, prévue à Casablanca le mois prochain.

La sécheresse a réduit de 67% la récolte céréalière du Maroc en 2022, à 3,4 millions de tonnes, dont 1,89 million de tonnes de blé tendre, principale denrée de base du pays. Il est à signaler qu’au cours de la dernière décennie, le Maroc a importé en moyenne 3 millions de tonnes par an de blé tendre.

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D’après deux sources de l’industrie marocaine, les réserves de blé tendre couvrent désormais 5 mois des besoins du Maroc, ajoutant toutefois que les efforts pour constituer des stocks supplémentaires ont été retardés par des prix plus élevés sur le marché international par rapport aux niveaux de 2021.

La facture des importations de blé tendre a doublé au cours des sept premiers mois de cette année pour atteindre 1,6 milliard de dollars par rapport à la même période l’an dernier, selon les données sur les changes. Cette hausse des prix du blé a poussé le gouvernement à doubler le budget des subventions à 32 milliards de dirhams cette année, contre 16 milliards dans le précédent budget.

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A noter aussi qu’outre le blé tendre, le Maroc contrôle les prix du sucre et du gaz de cuisine. En vue de maintenir à leur niveau les prix de la farine, le Maroc a poursuivi la suspension des droits de douane sur le blé tendre, une décision que les commerçants s’attendent à voir durer tant que les prix resteront élevés.

Les prévisions de croissance du Maroc ont été réduites à 1,5% cette année, selon le gouvernement, contre 7,9% en 2021 suite aux répercussions de la pire sécheresse qu’a connue le pays depuis environ trois décennies. Ainsi, le gouvernement a basé son projet de budget 2023 sur une prévision de croissance de 4,5%, en supposant une pluviométrie moyenne et une récolte céréalière de 7,5 millions de tonnes.

 
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