Monétique : des progrès mais toujours insuffisants
Les données du Centre Monétique Interbancaire (CMI), au 31 décembre 2018, font ressortir que tous les indicateurs sont au vert : l’encours des cartes bancaires, le paiement par internet et les opérations par cartes marocaines effectuées à l’étranger.
A la fin de l’exercice précédent, les cartes émises par les banques marocaines ont atteint le chiffre de 15 millions d’unités, soit une progression de plus de 7% par rapport au 31 décembre 2017.
L’activité monétique, comprenant les retraits d’espèces sur GAB, les paiements auprès des commerçants et eMarchands, les paiements sur GAB et les opérations de Cash Advance, a atteint au cours de l’année 2018 : 376,9 millions d’opérations pour un montant total de 316,9 milliards de dirhams, soit une progression de 11% en nombre d’opérations et de 10,6% en montant par rapport à l’année 2017.
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La part des cartes marocaines est prépondérante dans la mesure où elles ont enregistré, en retraits et en paiements, 358 millions d’opérations pour un montant de 290,9 milliards de dirhams, soit une hausse de plus de 10% en nombre et en montant. Les cartes marocaines sont toujours utilisées en bonne partie pour effectuer des retraits d’espèces sur GAB (82,8% en part du nombre d’opérations et 91% en part du montant).
Mais il faut noter que les opérations de paiement auprès des commerçants et eMarchands ont enregistré au cours de l’année précédente une nette progression de 26,6% en nombre et 19% en montant. Quant à la répartition des paiements par cartes marocaines par secteurs d’activité, la grande distribution arrive en tête avec 26,4% suivie par l’habillement (13%) et les stations-services (8,7%).
Bien qu’elle soit importante, la progression enregistrée par la monétique n’a pas permis de rattraper le retard enregistré dans différents domaines. Le paiement en espèces reste toujours dominant et la carte bancaire est utilisée surtout comme moyen de retrait d’argent. De même, le réseau des guichets bancaires est concentré dans les grandes villes au détriment des centres ruraux qui constituent un grand désert bancaire.
D’un autre côté, les cartes marocaines à validité internationale ont permis la réalisation de 5,6 millions d’opérations à l’étranger, pour un montant global de 4,3 milliards de dirhams, soit une progression de 62,7% en nombre et 30,8% en montant.
Quant aux cartes étrangères, elles ont enregistré, en paiements et en retraits, 18,7 millions d’opérations pour un montant de plus de 26 milliards de dirhams, soit une progression de plus de 18% en nombre et plus de 16% en montant. Mais à la différence des cartes marocaines, les cartes étrangères sont utilisées à égalité pour les retraits d’espèces et pour les paiements. Pour ce qui est des paiements par cartes étrangères, les secteurs qui en profitent sont essentiellement les hôtels (41,7%), les restaurants (13,4%) et les bazars (10,6%).
Quant à l’activité e-commerce, les sites marchands et sites des facturiers ont réalisé 8,3 millions d’opérations de paiement en ligne par le biais de cartes bancaires , marocaines et étrangères, pour un montant de 3,3 milliards de dirhams, en progression de plus 25% en nombre et plus de 24% en montant par rapport à l’année précédente. Par secteur d’activité, les paiements en ligne par cartes bancaires, marocaines et étrangères, ont concerné des secteurs comme les Régies d’eau et d’électricité (29,5%), les opérateurs télécoms (23%,7%), les compagnies aériennes (21,9%) et les services gouvernementaux (10,2%).
S’agissant enfin du réseau GAB, l’année 2018 a vu l’installation de 266 nouveaux GAB, ce qui a permis au réseau d’atteindre 7289 GAB, soit une extension de presque 4% par rapport à l’année antérieure. Les villes les mieux équipées sont Casablanca (1468 GAB), Rabat (576 GAB), Marrakech (569 GAB), Tanger (413 GAB) Agadir (376 GAB) et Fès (358 GAB).