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Au cœur de Tanger Med

Depuis son entrée dans la phase active de Tanger Med, le trafic entre l’Europe et le Maroc ne cesse de croître. Voyage dans un monde à travers les yeux d’une remorque

Ksar Sghir a énormément changé depuis l’installation du port Tanger Med. Ce petit village endormi s’est retrouvé, du jour au lendemain, en plein milieu d’une activité commerciale florissante, qui a transformé le quotidien de ses habitants. C’est que le  port de Tanger Med n’est qu’à près d’une heure de route de Tanger. Pour y arriver, on sort de la ville par les petites routes  nationales, dans un paysage vallonné et verdoyant, à la végétation luxuriante que les pluies hivernales ont favorisé. On  prend la nouvelle portion d’autoroute qui dessert dorénavant la ville et le port. Une heure passe, dans un climat venteux et dans une fraîcheur vivifiante. On accède au port proprement dit, où, commence  la visite de Tanger Med, devenu le coeur de la nouvelle activité d’import export du Maroc, et taillant des croupières aux  concurrents européens du pourtour méditerranéen. Le gros du trafic reste le transport de marchandises, depuis les  voitures Dacia entreposées sur les quais en longues séries, sagement ordonnées, et qui seront exportées vers l’Egypte ou  l’Europe, aux camions de 60 tonnes qui exportent la production marocaine outre méditerranée.

 Procédure d’exportation : scanner, vérifier, approuver 

Avant d’embarquer sur les navires rapides qui les déposeront en Espagne  voisine, les camions passent par une série d’étapes. Arrivé à la zone de Fret de Tanger Med, il faut que le chauffeur  passe par la zone de régularisation à l’extérieur du port. C’est dans ce “Parc de régulation export” que les autorités  du port régulent le flux du trafic affluant à la zone de contrôle du fret destiné à l’exportation. Là, le chauffeur présente une fiche de renseignement fret, qui mentionne aussi bien l’identité du transporteur que celle du transitaire, le  matricule du tracteur comme celui de la remorque, le type de marchandise, son poids et sa déclaration douanière.

 Ces dernières peuvent être de plusieurs sortes, et sont soit acquises à caution,  soit provisionnelles ou encore définitives avec ou sans groupage. La fiche de renseignement fret devra porter le cachet du transporteur, celle du transitaire ou les deux. Les agents essaieront d’écourter l’attente, mais les queues se forment  immanquablement, il faut s’armer de patience. A l’entrée du parking, un agent d’orientation composte dans un horodateur mécanique qui notera la date et l’heure de l’arrivée du camion de fret, lequel disposera d’ un numéro de dossier pour la marchandise, qui la suivra jusqu’à son embarquement. C’est au transitaire de prendre le relais.

 Il se présente au bureau de taxation de la zone de contrôle du fret, ou il présente  les documents requis de la marchandise transportée. L’agent de facturation vérifie ces documents et la solvabilité du client.  Il complète également les informations à caractère commercial. L’enregistrement est alors “pré-validé”.  Après cette étape, le transitaire communique au transporteur le numéro d’enregistrement de la marchandise. C’est avec ce dernier qu’il se présente au guichet du parking pour retirer le bon “autorisation de mouvement portuaire export” édité  automatiquement dès que la marchandise est “pré-validée”.

C’est ce document qui  permet au camion de fret d’intégrer le circuit de régulation et de quitter la “zone de régulation fret” vers la “zone de contrôle  fret”. Le régulateur de cette dernière zone autorise alors le camion à entrer dans le parking de la zone, en fonction des places  disponibles. Là, le chauffeur doit présenter l’“autorisation de mouvement portuaire export” qui sera contrôlée et cachetée. Le  camion peut ensuite passer au scanner dans le but de déceler tout objet suspect,  en cas de soupçons, les recherches seront plus minutieuses, et s’il se vérifie, la marchandise sera saisie. C’est une étape  qui provoque, parfois, des sueurs froides aux chauffeurs. Lorsque la formalité est complétée, il doit passer au service de facturation  de TMPA.

Ensuite, le camion passe à la zone de pré-embarquement des zones de passagers et rouliers. A cette étape, on  différentie cependant entre les camions et les remorques tractées. Pour ces dernières,  le transporteur ou transitaire doit remettre les documents au régulateur pour le transfert physique de la remorque de la  zone de contrôle fret vers la zone de préembarquement. Ce sont des entreprises de traction qui proposent leurs services  pour ce transport de courte durée. Entré dans le port passagers et rouliers, l’agent d’orientation guide les camions  ou remorques vers la zone d’embarquement. Il se peut que le client décide de ne pas embarquer sa remorque. Il doit alors  commissionner un nouveau tracteur pour repositionner sa remorque dans la zone  de pré-embarquement d’un nouveau navire. Si la compagnie maritime manque d’espace ou annule un départ, c’est à  elle de prendre en charge, à ses frais, la traction de la remorque vers la nouvelle  zone d’embarquement.Pendant tout  ce cheminement, les différentes étapes sont mentionnées dans le dossier de la marchandise, et les clients peuvent  suivre, en temps réel, la situation de leur fret. Le voyage commence alors sur un bateau rapide, pour traverser le détroit,  et rejoindre l’Europe, déjà visible depuis les côtes. C’est en Espagne voisine que se poursuivra l’aventure.

 Opération à l’import: une démarche simplifiée

 La même opération se reproduit dans le sens inverse, mais là, il s’agit d’une procédure  quelque peu différente. Les douanes sont moins regardantes, puisque la drogue  qui s’écoule en Europe provient du Royaume, et non du monde occidental. Avant même que le navire accoste, les  compagnies maritimes déposent leurs manifestes auprès du service exploitation de l’autorité portuaire du terminal. Ce  recensement de la cargaison transportée passe ensuite dans le système du fret. Avant le débarquement, le “yard opérator”  communique à l’agent pointeur la zone prévue pour le stationnement des unités  à débarquer. Une fois le navire à quai et en déchargement, c’est l’agent pointeur qui indique aux tracteurs les travées libres pour  stocker les unités de fret.

Toutes les informations requises, aussi bien les numéros de travées; les matricules que les numéros des  scellés affectés seront transcrits sur l’état de déchargement. La position de chaque unité  est identifiée, et elles sont en attente. Le transitaire se présente alors au bureau de taxation et remet les documents nécessaires pour le déclenchement de la procédure de dédouanement. Là, on vérifie les documents et la solvabilité du client, et affecte à la marchandise  un numéro de dossier qui le suivra tout au long de la procédure. Lorsqu’il s’agit  de remorques non accompagnées, l’agent régulateur s’assure de la place disponible avant d’autoriser tout mouvement, ainsi que de la  disponibilité des tracteurs.

Un de ces derniers est alors mandaté pour déplacer la remorque  vers les zones d’accroche et de décroche pour être pris en charge par les camions du client, et ce jusqu’à la fin des formalités.  Lorsqu’elles sont conformes pour l’administration des douanes, ou qu’elles transportent des animaux vivants, elles sont directement  acheminées vers la zone de contrôle du fret importé. Lorsqu’elles font l’objet d’une  visite, on les stationne dans une zone prévue à cet effet, et on les remet dans le circuit, le premier entré étant le premier à sortir. Pour  ce qui est des matières dangereuses et les engins dont le gabarit sort de l’ordinaire, elles  doivent rester au terminal, dans une zone aménagée à cet effet jusqu’à ce que leur sortie soit autorisée par les autorités compétentes. Ce n’est qu’après l’obtention de l’autorisation de mouvement portuaire import que les marchandises sont autorisées à quitter la zone de contrôle du fret. ■

 
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